
Les mesures d'urgence annoncées mercredi par le gouvernement n'ont pas du tout calmé la colère des éleveurs. Les barrages ne se limitent plus à l'ouest. Les agriculteurs ne considèrent pas que le plan règle le problème des prix.
Il y avait déjà la Bretagneet la Normandie. Le mouvement des éleveurs s'étend désormais au Centre, aux Pyrénées, à l'Auvergne, à la Bourgogne et à Rhône-Alpes. Les 600 millions d'euros débloqués mercredi par le gouvernement n'ont pas convaincu. La FNSEA saluait un plan qui va "dans le bon sens" mais qui n'était pas suffisant.
Surtout, ces mesures ne s'attaquent pas aux vrais problèmes selon Hervé Marie, responsable syndical à la FDSEA de la Manche :
Si on n'a pas de revenu, ça ne marche pas. Et le revenu ne peut être permis que par le prix. (...) Ce n'est pas seulement une filière mais tout le développement rural qu'on met à plat.
Hervé Marie, reponsable syndical à la FDSEA de la Manche
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Le président et le gouvernement, de leur côté, veulent évidemment défendre le plan qu'ils ont présenté. Dans une interview accordée à Libération, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll se défend :
Il y a longtemps qu'on a posé les bases pour des réformes en profondeur. (..)Par exemple, un système d'assurance pour toutes les filières sera mis en oeuvre en septembre pour permettre des compensations de revenus en cas d'aléas climatiques majeurs.
Mon objectif, c'est de faire remonter les prix. Taper sur l'un ou sur l'autre réduirait ma capacité de mobiliser tout le monde vers notre objectif commun.
Ce jeudi matin, François Hollande se rend à Dijon, où il devait initialement rencontrer les acteurs de la filière viticole. Le déplacement du président sera finalement consacré plus largement à l'agriculture.

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