"Je vais m'employer à convaincre les Français" : ce qu'il faut retenir de l'interview d'Elisabeth Borne

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"Je vais m'employer à convaincre les Français" : ce qu'il faut retenir de l'interview d'Elisabeth Borne

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La Première ministre Elisabeth Borne est l'invitée de l'émission "On n'arrête pas l'éco", le 14 janvier 2023.
La Première ministre Elisabeth Borne est l'invitée de l'émission "On n'arrête pas l'éco", le 14 janvier 2023.
© Radio France - Capture d'écran France Inter

La Première ministre était l'invitée exceptionnelle de l'émission "On n'arrête pas l'éco" sur France Inter, le 14 janvier 2023. Ce projet est "juste" et il "permet des progrès sociaux", a-t-elle insisté. Elle a détaillé certains points clés du projet.

"Ce qui est à la clé c'est : est-ce qu'on veut sauver ou non notre système par répartition ?", a interrogé Elisabeth Borne, invitée ce samedi matin de l'émission "On n'arrête pas l'éco" sur France Inter. "On le sait, si on ne fait rien, les déficits vont se creuser. Ce qui conduit à baisser le pouvoir d’achat des retraités, à augmenter les impôts, voire à passer à un système de chacun pour soi par capitalisation." La Première ministre s'est de nouveau dite "convaincue" que son projet de réforme des retraites est "un projet de justice et de progrès social". "Je vais m'employer à convaincre les Français que c'est bien le cas", a-t-elle insisté.

On n'arrete pas l'éco
47 min

"Un système par capitalisation (…) nous n'en voulons pas"

"Nous ne voulons pas d’un système par capitalisation" et "pour l’éviter il faudra progressivement travailler plus longtemps" a-t-elle lancé d'emblée.

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Interrogée sur le fait que certains Français soient plus touchés que d'autres par cette réforme (notamment ceux qui commencent à travailler entre 19 et 21 ans), elle assure : "On a regardé très précisément avec le ministre du travail Olivier Dussopt, dans le cadre des concertations, les situations particulières. En mettant en avant uniquement ce paramètre sur la durée de cotisation, c'est une présentation biaisée", accuse-t-elle. Selon elle, une personne qui a commencé à travailler à 20 ans devra travailler "un an de plus" que ce que prévoyait la réforme "Touraine" (jusque-là en vigueur), soit "la moitié du chemin de ce qu'on demande à l'ensemble des Français" (deux ans de plus, de 62 à 64 ans).

"Il n'y a pas un euro qui servira à autre chose qu'à financer les retraites"

Contrairement à ce qui avait été un temps évoqué par le gouvernement, elle réitère et assure qu'"il n'y a pas un euro qui servira à autre chose qu'à financer les retraites". Elle "ne renonce pas à convaincre" les Français du bien-fondé de la réforme. "Notre pays se singularise en Europe par la faible part des séniors, notamment des 60-64 ans, qui travaillent (…) Si demain, plus de séniors participent à l'activité du pays, ça [créera] de la richesse, des impôts et ça permettra de financer d'autres politiques", justifie la Première ministre.

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"Je ne peux pas laisser dire que cette réforme pénaliserait les personnes modestes, c'est exactement le contraire"

Cette réforme vise principalement cinq millions de personnes et huit générations d'actifs qui sont proches de la retraite. "Je mesure parfaitement que ça n'est pas banal, que ça peut être considéré comme difficile par une partie des Français, mais ce qui est à la clé c'est : est-ce qu'on veut sauver ou non notre système par répartition ?", interroge Elisabeth Borne.

"Je ne peux pas laisser dire que cette réforme pénaliserait les personnes modestes, c'est exactement le contraire", poursuit la Première ministre. Elle assure que "les 20% de Français les plus modestes sont ceux auxquels on demande le moins de travailler plus longtemps", et que "ce sont les 30% de Français les plus modestes qui auront une augmentation la plus importante" de la pension.

"Nous devons redonner toute leur place aux seniors dans l'entreprise"

"Nous devons redonner toute leur place aux seniors dans l'entreprise", réaffirme Elisabeth Borne. Elle précise les contours de l'index séniors prévu "pour évaluer en toute transparence la politique des entreprises" à leur égard. Toutefois, cet index qui "s'inspire de l'index de l'égalité femmes-hommes en entreprise" ne prévoit aucune sanction.

"Il n'y a pas d'obligation légale sur la part des seniors que vous avez dans l'entreprise, donc c'est compliqué de voir comment ça peut donner lieu à des sanctions", se justifie la Première ministre.

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"On peut jouer peut-être sur les cotisations", lance-t-elle, "je ne suis pas en train de vous dire qu'on a épuisé la question de l'emploi des séniors". "Je demande aux employeurs, aux entreprises, de se saisir de ce sujet."

"On va faciliter la retraite progressive"

"On va faciliter la retraite progressive", indique encore Elisabeth Borne. Cela signifie, en fin de carrière, "passer à temps partiel et pouvoir bénéficier d'une partie de sa retraite, pour ne pas avoir une baisse de son revenu". Puis, au moment de la retraite, "recalculer votre retraite, pour tenir compte des trimestres supplémentaires que vous avez pu acquérir en étant à temps partiel". Elle assure que ça ne fera pas baisser la retraite de gens qui ont pris des temps partiels en fin de carrière : "ça sera bien pris en compte."

Les syndicats réclamaient la réintégration de quatre facteurs de pénibilité dans le compte pénibilité : les postures pénibles, le port de charges lourdes, les expositions à des vibrations mécaniques et aux produits chimiques. Des demandes refusées par le gouvernement. "On va améliorer le compte professionnel de pénibilité (C2P), en assouplissant les critères, par exemple sur le travail de nuit et en permettant des reconversions", explique Elisabeth Borne. "Mon objectif c'est que les salariés n'arrivent pas cassés à la retraite".

"Je vais m'employer à convaincre les Français (…) que cette réforme est juste et qu'elle permet des progrès sociaux"

"Je suis convaincue que le projet que j'ai présenté est un projet qui à la fois permet d'assurer l'avenir de notre système de retraites et que c'est un projet de justice et de progrès social. Je vais m'employer à convaincre les Français que c'est bien le cas", insiste Elisabeth Borne.

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"On est en train de réunir les conditions pour que ce texte puisse être voté"

Elisabeth Borne craint que si les députés de la Nupes déposent "chacun 1.000 amendements (…) ça ne facilite pas le débat" à venir à l'Assemblée nationale. "Sur ce projet de loi, comme sur tous, je chercherai à rassembler pour faire voter le texte", poursuit la Première ministre. Elle "note" que les Républicains "ont marqué le fait" que cette réforme est "cohérente avec ce qu'ils marquent depuis des années" par un vote au Sénat. "C'est un compromis entre les centristes et les Républicains au Sénat donc je pense qu'on est en train de réunir les conditions pour que ce texte puisse être voté", conclut-elle.

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100€ supplémentaires : "Bénéficieront de la totalité de la revalorisation ceux qui ont tous leurs trimestres."

Elisabeth Borne reprécise les critères d'éligibilité à la revalorisation de la retraite, d'environ 100 euros pour atteindre 85% du SMIC. "La revalorisation est bien de 100 euros, mais ceux qui ont cotisé 42 ans et ceux qui ont cotisé 30 ans n'auront pas la même revalorisation", indique-t-elle. "Entre 120 trimestres [30 ans de cotisation, ndlr] et le nombre de trimestres nécessaires pour avoir une retraite complète, on aura à proportion de ces 100 euros", détaille-t-elle. La pension minimale qui sera revalorisée est aujourd'hui de 1.070€.