"Emmerder les non-vaccinés" : voici in extenso ce qu'a dit Emmanuel Macron dans le Parisien
C'est la phrase qui a mis le feu aux poudres mardi soir : Emmanuel Macron, dans une interview au "Parisien/Aujourd'hui en France", a déclaré avoir "très envie d'emmerder" les non-vaccinés. Il utilise d'ailleurs le terme "emmerder" trois fois. Mais qu'a dit exactement Emmanuel Macron avant et après cette petite phrase ?
La sortie a engendré un torrent de réactions politiques, et une suspension de séance à l'Assemblée nationale, en plein débat sur l'adoption du pass vaccinal : Emmanuel Macron a "très envie d'emmerder les non-vaccinés" et compte même "continuer de le faire, jusqu'au bout".
La citation est extraite d'une longue interview donnée par le Président au "Parisien/Aujourd'hui en France", qui a répondu "pendant un peu plus de deux heures aux questions de sept lecteurs". A ce moment précis de l'interview, le Président vient de répondre à une question sur l'obligation vaccinale, posée par Solène Jalet, étudiante, sur l'obligation vaccinale. Hypothèse qu'il écarte :
"Je vais forcer des gens à aller se faire vacciner ? Les emprisonner et puis les vacciner ? Vous allez me dire : « vous êtes quelqu’un de bizarre vous… » On ne fera pas ça. Leur mettre des amendes ? Si j’ai des gens très modestes qui ne sont pas vaccinés, je vais leur mettre 1 000 euros, 2 000 euros, d’amende ?"
Il est alors relancé par Isabelle Berrier, employée d'une maison d'accueil pour personnes âgées, qui pointe du doigt les non-vaccinés : "Ces gens-là qui ne sont pas vaccinés sont ceux qui occupent à 85 % les réanimations… Et, par contre, il y a des gens qui sont atteints de cancers dont on reporte les opérations, à qui on ne donne pas l’accès aux soins et qui sont vaccinés !"
Voici la réponse intégrale du président de la République :
"C'est ça la stratégie"
"Ce que vous venez de dire, c’est le meilleur argument. En démocratie, le pire ennemi, c’est le mensonge et la bêtise. Nous mettons une pression sur les non-vaccinés en limitant pour eux, autant que possible, l’accès aux activités de la vie sociale. D’ailleurs, la quasi-totalité des gens, plus de 90 %, y ont adhéré. C’est une toute petite minorité qui est réfractaire. Celle-là, comment on la réduit ? On la réduit, pardon de le dire, comme ça, en l’emmerdant encore davantage. Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien, là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie. Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force. Et donc, il faut leur dire : à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un canon, vous ne pourrez plus aller boire un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné…"
A trois reprises, Emmanuel Macron utilise donc le verbe "emmerder" (et s'excuse "de le dire comme ça") pour dire que faute d'obligation vaccinale, la stratégie consiste à "emmerder" encore plus les non-vaccinés, alors même qu'il n'aime pas "emmerder les Français". Dans la réponse suivante, il écarte toutefois l'hypothèse de ne pas envoyer les non-vaccinés en réanimation : "Vous ne pouvez pas placer des soignants face à cela. Parce qu’un soignant, il regarde quelqu’un qui est malade et il ne regarde pas d’où il vient, ce qu’il est."