En images : des scènes de guerre en plein Beyrouth suite à une manifestation
Par Timour Öztürk, AFP, La rédaction numérique de France InterLa capitale libanaise a connu aujourd'hui des combats à l'arme de guerre entre miliciens de différentes factions. Au moins six personnes sont mortes et de nombreuses autres sont blessées. L'armée libanaise s'est déployée.
Des tirs d'origine inconnue ont visé jeudi 13 octobre à Beyrouth une manifestation organisée par le Hezbollah, déclenchant des combats qui ont fait six morts dans le secteur de Tayouneh transformé en zone de guerre. Le parti confessionnel chiite, soutenu par l'Iran et proche du régime de Bachar al-Assad en Syrie, défilait contre le juge Tareq Bitar chargé de l'enquête sur la double explosion au port de la capitale libanaise qui a fait plus de 200 morts le 4 août 2020.
L'armée libanaise explique que les manifestants ont été la cible de tirs alors qu'il étaient en route pour défiler devant le Palais de justice, tout proche. Le ministre de l'Intérieur libanais Bassam Mawlawi a affirmé que "des francs-tireurs" étaient à l'origine des coups de feu. Selon des correspondants de l'AFP sur place, des snipers embusqués sur les toits d'immeubles voisins au Palais de justice ont tiré sur des manifestants. Des hommes armés portant des brassards des mouvements musulmans chiites Amal et du Hezbollah, présents sur les lieux, ont riposté aux tirs.
Les échanges de tirs nourris à la mitrailleuse ont ensuite résonné plusieurs heures dans le quartier résidentiel de Tayouneh, transformé en champ de bataille. Des hommes armés ont pris position sur les toits des immeubles.
Des habitants du quartier se sont terrés dans leurs appartements et d'autres, affolés, dont des enfants et des vieillards, ont été évacués. Une femme de 24 ans a été mortellement touchée par une balle perdue alors qu'elle se trouvait chez elle, selon des sources médicales.
Accusations mutuelles
Le puissant mouvement armé Hezbollah et le parti Amal, son allié, avaient appelé à la manifestation pour exiger le remplacement du juge Tareq Bitar, qui est déterminé à interroger de hauts responsables dont deux ex-ministres membres d'Amal. Dans un communiqué conjoint, les deux mouvements ont accusé "des groupes du (parti chrétien) des Forces Libanaises déployées dans les quartiers et les toits environnants" d'avoir tiré sur les manifestants. Les Forces Libanaises ont démenti.
Les manifestants ont brûlé des portraits du juge Bitar mais également de l'ambassadrice des États-Unis au Liban Dorothy Shea. Le magistrat est accusé de collusion avec les Occidentaux dans l'enquête. Acteur incontournable de la scène politique libanaise, le Hezbollah est considéré comme un "groupe terroriste" par les États-Unis.
Un corps gisant dans la rue a été évacué par des secouristes au milieu d'une pluie de balles, a constaté un correspondant de l'AFP. D'après la Croix-Rouge libanaise, 30 personnes ont été blessées.
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Les chars de l'armée libanaise se sont déployés dans le secteur, en bouclant les accès au secteur de Tayouneh, alors que le Premier ministre libanais Najib Mikati a appelé au calme.
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La France a de son côté appelé à "l'apaisement", et réitéré la nécessité pour la justice libanaise de "pouvoir travailler de manière indépendante et impartiale". Ces violences viennent s'ajouter aux multiples graves crises politique, économique et sociale dans lesquelles est plongé le Liban, où la classe politique inchangée depuis des décennies est accusée aussi de corruption, d'incompétence et d'inertie.