EN IMAGES - La vie en Afghanistan, six mois après le retour des talibans au pouvoir
Par Valérie Crova, Eric Audra, Vanessa Descouraux, La rédaction numérique de France Inter
Il y a six mois, le 15 août 2021, les talibans entraient dans Kaboul, la capitale de l'Afghanistan, et prenaient le pouvoir, presque vingt ans après en avoir été chassés. Grace à ses envoyés spéciaux, France Inter revient, en images, sur la vie dans ce pays depuis le retour des fondamentalistes.
"Les talibans ont gagné." Quatre mots écrits par le président afghan Ashraf Ghani, en fuite à l'étranger, dans une publication Facebook. Ce 15 août 2021, des hommes armés arrivent en pick-up ou en moto dans les rues de Kaboul, la capitale de l'Afghanistan. Presque vingt ans après avoir été chassés du pouvoir, les talibans crient leur victoire dans le palais présidentiel. Depuis six mois, ils gouvernent à nouveau. France Inter s'est rendu en Afghanistan pour rendre compte de la vie quotidienne, dans ce pays, de nouveau aux mains des fondamentalistes.
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Les femmes à Kaboul
Lors de la prise de pouvoir des talibans il y a six mois, le monde entier s'est ému du sort des femmes. Dès le 15 août 2021, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s'est dit "particulièrement préoccupé par l'avenir des femmes et des filles, dont les droits durement acquis doivent être protégés". Il a également appelé "les talibans et toutes les autres parties à s'assurer que (...) les droits et libertés de tous soient respectés et protégés".
Depuis qu’ils sont revenus au pouvoir, les Talibans n’autorisent pas les filles à aller au collège et au lycée. Seules les écoles primaires sont ouvertes. Les garçons, eux, ont pu reprendre le chemin des écoles secondaires. Des écoles clandestines ont donc vu le jour pour permettre aux jeunes filles de suivre malgré tout leur scolarité. Dans cette maison modeste située sur les hauteurs de Kaboul, une classe se tient quatre fois par jour dans une pièce en contrebas, à l’abri des regards.

Des jeunes Afghanes, âgées d'entre 14 et 20 ans, suivent des cours d’anglais dispensés par Laila. "L’anglais est très important. On a besoin d’étudier l’anglais. C’est pourquoi on a fait ce centre. Vu la situation, toutes les filles veulent aller étudier dans un autre pays, et si on veut aller à l’université, on doit connaitre l’anglais." Comme toutes les jeunes filles de son âge, Mohadesa, 17 ans, a des rêves plein la tête. "Étant donné que les Talibans n’autorisent pas les filles à aller à l’école, je viens ici pour continuer mon éducation. C’est très important pour moi car je veux devenir docteur. Mon ambition est d’aller à l’université."

Pour la propriétaire de la maison, les jeunes filles de son pays ne peuvent pas rester sans avenir. Elle connait les risques auxquels elle s’expose en accueillant des cours chez elle. "Ici, on enseigne l’anglais et les mathématiques. Si les Talibans étaient au courant, ils pourraient peut-être nous dire quelque chose. Mais je prends le risque et nous continuerons d’enseigner car ces filles ont besoin d’éducation".
Les talibans semblent pour le moment tolérer ces écoles clandestines. Les fondamentalistes répètent que l’interdiction de l’enseignement secondaire est provisoire pour les filles. Ils ont promis que les écoles secondaires pour filles allaient rouvrir d’ici fin mars, mais dans un cadre islamique conformes à leurs exigences.


Les points de contrôle des talibans
Dans les rues, les talibans contrôlent les passants. Ils sont souvent en petit groupe, avec une arme à la main.



Des enfants malnutris
L'hôpital Atatürk à Kaboul accueillent des enfants malnutris. Des femmes veillent sur eux.



Distribution gratuite de pain
Dans le quartier Barchi Ouest à Kaboul, des distributions de pain voient le jour.


