En première ligne : Leo Varadkar, au gouvernement et sous la blouse

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En première ligne : Leo Varadkar, au gouvernement et sous la blouse

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Un jour par semaine, Leo Varadkar s'est mis au service des patients. Pour le chef du gouvernement irlandais par intérim, c'est une façon d'aider les soignants et de mieux comprendre leurs besoins.
Un jour par semaine, Leo Varadkar s'est mis au service des patients. Pour le chef du gouvernement irlandais par intérim, c'est une façon d'aider les soignants et de mieux comprendre leurs besoins.
© AFP - Barry Cronin

Chaque jour, France Inter vous emmène à la rencontre d’une figure dans la lutte contre le Covid-19 dans le monde. Aujourd’hui, Leo Varadkar, le Premier ministre irlandais par intérim, qui a su mobiliser massivement pour contrôler l'épidémie. Quitte à lui-même reprendre du service en tant que médecin.

En 2013, Leo Varadkar troquait sa blouse de médecin généraliste pour s'engager dans une ascension politique éclair. En 2017, il devenait le plus jeune Premier ministre de l'histoire récente de l'Irlande. Mais depuis sa démission, en février, Leo Varadkar, qui assure l'intérim à la tête du gouvernement, consulte de nouveau. Pas seulement pour former une nouvelle coalition gouvernementale, mais pour accompagner, au moins un jour par semaine, les patients atteints du Covid-19.

Fiche d'identité

À 41 ans, Leo Varadakar a déjà changé l'image de l'Irlande. Ce médecin gay et métis – il est le fils d’une infirmière et d’un médecin d’origine indienne – incarne l'évolution d'un pays réputé ancré dans ses valeurs traditionnelles. Lorsqu'il prend les commandes parti de centre droit Fine Gael en juin 2017, et celles du gouvernement peu après, il a 38 ans et porte une idée progressiste dans une formation politique plutôt conservatrice.

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Le Premier ministre irlandais Leo Varadakar à sa sortie du bureau de vote où il a voté en faveur d'une libéralisation de l'avortement, à l'issue d'un référendum qu'il avait initié, le 25 mai 2018.
Le Premier ministre irlandais Leo Varadakar à sa sortie du bureau de vote où il a voté en faveur d'une libéralisation de l'avortement, à l'issue d'un référendum qu'il avait initié, le 25 mai 2018.
© AFP - Barry Cronin

"Les familles se présentent sous de nombreuses formes y compris celles dirigées par un parent isolé, des parents de même sexe ou divorcés", a-t-il rappelé au pape François en visite à Dublin en 2018, trois ans après que son pays a adopté le mariage entre personnes de même sexe. Varadakar est également à l'initiative du référendum qui a ouvert la voie à une libéralisation de l’avortement.

Mobilisation générale

Dès le 22 mars, la République d’Irlande a pris des dispositions exceptionnelles pour lutter contre le Covid-19, alors même que seuls 785 cas et trois morts étaient confirmés. Les personnes infectées étaient invitées à rester chez elles tandis qu'une soixantaine de milliers de tests étaient distribués.

Objectif du HSE, le service public de la santé : "Travailler sans relâche pour s’approvisionner en matériel médical", e particulier pour protéger les soignants. 11 millions de masques, un million de protections pour le visage et un million de paires de lunettes avaient été commandés à leur intention. "Notre pays exige beaucoup de nos soignants", reconnaissait alors le Premier ministre par intérim.

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C'est aussi pour soutenir l'effort national que Leo Varadkar, en pleine négociation pour former une nouvelle coalition gouvernementale, a décidé d'assurer toutes les semaines une permanence téléphonique pour la ligne Covid-19. "Je ne ferai pas de rapports réguliers sur le sujet, vous ne verrez pas de photos. C'est juste quelque chose que je ferai discrètement, une fois par semaine, pendant toute la durée de la crise", a-t-il déclaré dans The Irish Times. 

Il a dit

"Tous les superhéros ne portent pas de capes : certains portent des blouses et des gants en latex."

À l'abri des risques...

Si Leo Varadkar a choisi de se réinvestir dans la santé, il reconnaît volontiers, néanmoins, que son rôle le place à l’abri des risques. À la différence des personnels médicaux : "Je demande à nos soignants, je le sais, de prendre des risques tous les jours." Parmi ces soignants, son compagnon, notamment.

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Pour celui qui fut ministre de la Santé, se rapprocher de l'hôpital, c'est aussi "une chance de prendre la température de nos services de santé".

"Parler à au moins 10 ou 20 personnes qui y travaillent [me permettra de] voir par moi-même comment les choses se passent et à quels enjeux ils sont confrontés."

Une façon de répondre aux critiques formulées dans les urnes en février dernier : lors des législatives, son parti, le Fine Gael, a payé une campagne très focalisée sur le Brexit, au détriment de thématiques chères aux électeurs, comme le logement ou la santé.