"Ensemble, nous réussirons" : quand une campagne d'affichage sauvage d'En marche agace
Par Carine Bécard, Xavier Demagny
Cette affiche à l'effigie du chef de l'État a été placardée dans plusieurs grandes villes de France dont Paris, où la mairie rappelle que ce type de campagne sauvage est interdit, et qu'elle implique de mobiliser de nombreux agents pour son nettoyage.
Panneaux d'affichage associatif, monuments, rideaux de fer, barricades : à en croire Le Parisien, ces affiches du parti présidentiel ont couvert un bon nombre de surfaces ces derniers jours, en particulier dans la capitale. Mais cette campagne, une première d'une telle ampleur pour La République en marche, a été placardée dans tout le pays, comme en attestent certaines publications, sur les réseaux sociaux, de militants ou de citoyens étonnés.
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"Ensemble, nous réussirons", disent ces affiches qui montrent un Emmanuel Macron de profil, semblant s'adresser à une foule. Elles ne cachent d'ailleurs pas leur origine : le logo du parti majoritaire à l'Assemblée nationale, La République en marche, est présent et très visible. Et le sens de ce message ? "Ça veut dire que c'est un enjeu collectif où les attitudes partisanes doivent laisser la place à un enjeu de cohésion nationale autour d'une menace sanitaire qui touche tout le monde, quelles que soient les étiquettes politiques ou les classes sociales", précise à France Inter Guy Lavocat, membre du bureau exécutif de LaREM.
Campagne assumée par LaREM
Car le parti, dirigé par le député de Paris Stanislas Guérini, ne se cache pas d'en être à l'initiative. Les affiches, en plusieurs formats, sont disponibles sur son site internet. La direction d'En marche confirme avoir envoyé 200 000 affiches aux comités locaux "partout en France", assure que ce n'est que l'œuvre de ses militants (pas d'une entreprise) et précise qu'elle les invite à "respecter les espaces dédiés" tout en reconnaissant que certains peuvent se livrer à de l'affichage sauvage.
Certains s'interrogent d'ailleurs sur l'objectif de cette campagne d'affichage et se demandent si le chef de l'État a déjà en ligne de mire la présidentielle de 2022, à l'image de l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis :
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La ville de Paris agacée
Mais c'est bien la ville de Paris qui semble être la plus agacée dans l'histoire. "Le collage sauvage sur les murs, le mobilier urbain est interdit", a rappelé l'adjointe en charge de la propreté de l'espace public, Colombe Brossel, sur son compte Twitter. Cela "va mobiliser des dizaines d'agents de la propreté de Paris, c'est de l'argent, du temps, qui pourrait être utilisé plus utilement", a-t-elle précisé à France Inter.
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Est-ce légal ?
La loi interdit de façon formelle l'affichage sauvage sur les façades, les véhicules, les voies publiques, le mobilier urbain ou les immeubles classés. Elle prévoit une amende en cas d'infraction. Le code de l'environnement prévoit la suppression de cette publicité irrégulière et une sanction financière (1500 euros) au bénéfice de la commune concernée. Encore faut-il que les communes concernées choisissent d'engager une procédure ou non.
Dans la capitale, des opérations de collage sont régulièrement dénoncées et les marques obligées de dédommager la ville. Mais ce collage politique pourrait toutefois passer entre les mailles du filet, explique au Parisien une source municipale.