
EELV aurait-il un problème avec le Tour de France ? On connaîtra lundi la ville qui lancera l'édition 2021. Brest et Rennes sont pressenties mais l'affaire a agité la vie politique rennaise toute cette semaine. Et les écologistes bretons ne sont pas les seuls à critiquer la Grande boucle.
On connaîtra lundi la ville qui lancera l'édition 2021 du Tour. Après le retrait de Copenhague au Danemark pour incompatibilité de calendrier, la course devrait partir de Bretagne. Depuis quelques jours, les organisateurs du Tour de France sondent les villes bretonnes : Rennes est contactée, la maire consulte alors ses alliés écologistes sur le sujet. Réponse : mauvaise idée. Mardi, l'adjointe EELV aux mobilités, Valérie Faucheux, confirme à France Bleu Armorique que le Tour pollue et que c'est "un format sportif daté__". Le lendemain, rétropédalage du chef de file du groupe, Mathieu Theurier, dans un simple SMS : "les élus écologistes ne se sont pas exprimés sur le Tour".
"La décision a été prise d'un commun accord dans la majorité rennaise socialiste et écologiste", Joel Labbé, sénateur du Morbihan proche des écologistes
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Jeudi, la mairie de Rennes explique dans un communiqué que la ville est "disponible" pour être ville étape. Le sénateur breton Joel Labbé décrypte : "La décision [de ne pas accueillir le grand départ du Tour] a été prise d'un commun accord dans la majorité rennaise socialiste et écologiste. On peut parler également de l'argent qui est mis dans ces événements, c'est de l'ordre de 700 000€ l'accueil d'un départ du Tour de France, alors il y a bien des retombées économiques mais d'un autre côté on ne peut plus jouer comme cela avec l'argent public.__"
L'allergie au Tour de France n'est pas une exception rennaise
D'autres nouveaux élus issus de la vague verte des dernières municipales s'interrogent. À Grenoble, pas de refus catégorique mais il y a quelques mois, le maire EELV Eric Piolle avait conditionné le retour de la Grande boucle dans sa ville à un partage de la facture avec l'agglomération. Même s'il se félicite de son passage cette année, Eric Piolle reste critique sur d'autres aspects de la caravane. Il l'avait expliqué au micro de Xavier Monferran dans "un Tour d'avance" :
"Ce qui est sûr c'est que le Tour doit aussi évoluer notamment dans la montagne, la lutte contre la pollution générée par tout ce plastique est fondamentale. Donc on continue de porter ce message-là auprès des organisateurs du Tour."
De manière générale, les Verts n'aiment pas ce qu'ils appellent le "sport business" et le Tour ne fait pas exception, pour le chef de file des écologistes à la région Occitanie Gérard Onesta : "Il y a toujours une part de privatisation de l'espace public pour les grands événements sportifs. Et le Tour de France appartient à une société privée, qui a des actionnaires, qui à la fin de l'année attendent des dividendes."
Et la popularité de la course dans tout ça ?
La Grande boucle reste quand même la course cycliste la plus regardée au monde, un rendez-vous populaire incontournable chaque été en France, un morceau de patrimoine.
Le sénateur Joel Labbé ne le conteste pas mais selon lui, cela n'empêche pas la remise en question : "Il y a un moment où il faut dire les choses! Le débat est nécessaire et tant mieux s'il est provoqué.__" Le conseiller régional d'Occitanie Gérard Onesta ajoute : "Est-ce qu'on ne peut imaginer de garder le côté populaire sans avoir les excès ? Souvent dans le sport business, la raison est restée aux vestiaires." La direction nationale du parti s'est bien gardée de réagir à la polémique rennaise cette semaine.