Entre James Bond et Star Wars, où en sont les effets spéciaux ?

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Entre James Bond et Star Wars, où en sont les effets spéciaux ?

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Gert Frobe et Sean Connery dans "Goldfinger" (1965)
Gert Frobe et Sean Connery dans "Goldfinger" (1965)
- Eon Productions / Collection ChristopheL via AFP

Aujourd'hui, parlons blockbuster - et effets spéciaux - puisqu'il est attendu désormais que les films du genre doivent multiplier les scènes extraordinaires et improbables.

Le nouveau James Bond, "007 Spectre", foisonne d'effets spéciaux, entre cascades de voitures impressionnantes, immeuble qui s'effondre en pleine fête des morts à Mexico-city et explosions grandioses. Bientôt, paraîtra le très attendu nouvel opus de la licence Star Wars… Qu'en attendre ? Laurent Goumarre propose dans son émission de faire le point sur les effets spéciaux aujourd'hui.

Les effets spéciaux de la première trilogie Star Wars (les épisodes 4, 5 et 6) ont marqué l'histoire des effets spéciaux - chacun des trois films de la saga a reçu un Oscar pour ses effets. Il s'agissait à l'époque d'effets spéciaux (réalisés sur le plateau) et visuels (réalisés en post-production). On se souvient des traits lumineux qui strient l'écran lorsque les vaisseaux passent en vitesse de la lumière, des sabres lasers, ou tout simplement des robots parlants…

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Pour la réalisation des épisodes suivants (1,2 et 3), George Lucas a fait massivement appel aux images de synthèse pour mettre en scène des décors fantastiques plus larges, des batailles impliquant plus d'acteurs et donc (supposées) plus impressionnantes, des extraterrestres (supposés) plus réalistes… Le réalisateur américain a même retouché les épisodes précédents pour les rendre plus cohérent (selon lui) - pour un résultat très vivement critiqué par le public comme par la presse .

Faut-il craindre les effets spéciaux dans l'épisode VII ?

Pascal Pinteau, journaliste spécialisé en cinéma et en culture populaire, est confiant :

On ne redoute rien car le film a été confié à JJ Abrams , qui a déjà réussi avec grand talent à ressusciter la licence Star Trek au cinéma.

Pour lui, JJ Abrams a pris "le problème par le bon bout" en choisissant de "faire le film “à l’ancienne”" .

On verra de vrais extraterrestres, de vrais décors, de vrais vaisseaux dans lesquels les acteurs jouent vraiment leurs scènes, comme le Millenium Falcon … et un peu moins d’images de synthèse qu’avant. On revient au méthodes traditionnelles - qui se sont perfectionnées elles aussi.

Le public est-il lassé des images de synthèse ?

Pour Pascal Pinteau, "On peut fabriquer des choses réelles qui sont tout à fait performantes ". Ce qui ne veut pas dire qu'il faut jeter les images de synthèses aux orties. Le journaliste propose plutôt de tirer parti des forces de chacunes des techniques. Par exemple, un panorama qui serait envahi par la brume gagnerait à être créé en images de synthèse plutôt qu’avec des machines à brouillard traditionnelles parce qu’on le contrôlera mieux. Mais si on a besoin de créer des interactions entre un acteur et un extraterrestre, le fait d’avoir (comme dans Le Réveil de la force ) un extraterrestre animatronique avec tout un tas de moteurs qui animent ses mouvements de lèvres et qui est donc capable de prononcer chaque syllabe de chaque mot de chaque réplique, un véritable échange entre le comédien et l’être artificiel qui a été fabriqué peut avoir lieu - ce qui améliore la qualité du jeu d'acteur, et donc le film.

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Pour Rodolphe Chabrier, responsable des effets spéciaux et superviseur des effets visuels et spéciaux chez les studios Mac Guff (Paris), le public n'est pas lassé par les images de synthèses - mais il s'y est habitué . Et en un sens, c'est aussi terrible. "Le public commence à savoir exactement comment ça se passe. Les choses sont désacralisées ; elles n’ont plus de valeur, quelle que soit la qualité de ce qu’on va pouvoir fabriquer ".

Il faut aussi choisir, entre effet spécial réalisé en plateau et effet de synthèse, ce qui apportera le plus d'effet au film pour un minimum de coût. Pour lui, "On pourrait avoir un animatronique assez mal foutu qui permettrait au comédien d’avoir quelque chose avec qui jouer en face de lui, et les 5% qui manquent pour qu’une animatronique soit parfaitement fluide et réaliste, l’image de synthèse arrive maintenant à l’amener”.

Image extraite du "Réveil de la force" (2015)
Image extraite du "Réveil de la force" (2015)
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