Entre risque sanitaire et désir de liberté : le succès des vans et camping-cars pour les vacances d'été

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Entre risque sanitaire et désir de liberté : le succès des vans et camping-cars pour les vacances d'été

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Depuis le déconfinement, les ventes de camping-car, vans et fourgons réaménagés explosent
Depuis le déconfinement, les ventes de camping-car, vans et fourgons réaménagés explosent
© Radio France - Aurélie Lagain

Vans, fourgons réaménagés et camping-cars seraient-ils les alliés des prochaines vacances d'été ? Depuis le 11 mai, les professionnels assistent à une explosion des ventes et des demandes de location. Un mode de tourisme qui possède bien des avantages en temps de pandémie et après deux mois de confinement.

Victor, 30 ans, y songe depuis près d'un an : acheter un petit fourgon à aménager pour pouvoir partir en escapade et quitter la capitale. Mais les deux mois de confinement liés à la pandémie de coronavirus sont venus concrétiser un peu plus ce projet. "L'idée, c'est d'acheter un petit utilitaire, quelque chose de pas trop gros avec lequel je peux facilement me garer, puis de l'aménager", explique le trentenaire parisien qui a rarement fait du camping mais qui a plus que jamais "envie de changer d'air. Je pense que d'avoir été enfermé pendant deux mois a joué sur le fait de vouloir être plus libre, et pas forcément s'enfermer dans un appartement ou une maison pour les week-ends ou les vacances. Pouvoir se dire le vendredi soir 'on ne sait pas où on va mais on pourra quoiqu'il arrive dormir dans le camion'" explique-t-il.

Avec un budget de 5 000 euros, Victor épluche les annonces de vente d'occasion sur internet. Le projet est de partir cet été, d'abord en Bretagne puis dans le sud de la France.  

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Un mode de tourisme synonyme d'autonomie et de liberté retrouvée

Des centaines de Français cherchent ainsi à acquérir un van ou un camping-car depuis la fin de confinement. À la Fédération française des campeurs, caravaniers et camping-caristes (FFCC), la directrice Fabienne Yobé croule sous les demandes de conseil. "Comment on conduit un camping-car, quelles sont les règles ou les problématiques... On a énormément de sollicitations. Notre site internet a connu une fréquentation en avril, mai et début juin multipliée par cinq" explique-t-elle. "Avant on avait une majorité de retraités, mais là on constate vraiment des catégories différentes : beaucoup de familles et des plus jeunes qui recherchent des voyages inspirants. Si l'envie était parfois déjà là avant, elle s'est amplifiée ces derniers mois", détaille Fabienne Yodé qui reconnait que "les conditions sanitaires y sont évidemment pour quelque chose.

La tendance de la "van-life"

Autre tendance qui se dessinait déjà avant le confinement, c'est l'explosion des vans et fourgons aménagés. "On a vraiment constaté une ascension fulgurante avec une progression de 15% des ventes sur la saison 2018-2019. Dans le même temps les camping-cars progressaient de 3%," souligne la directrice de la FFCC. Une tendance baptisée "van-life", un mode de vie nomade et minimaliste : "Ce sont surtout des jeunes qui veulent partir au long court et être plus proches de la nature mais également des retraités qui sont adeptes du van car il est plus facile à conduire."

Si les concessions constatent également une augmentation de leurs ventes qu'il est encore trop tôt pour chiffrer, les sites de locations de vans et camping-cars entre particuliers voient leurs demandes exploser. À l'instar de Yescapa, la plate-forme fondée en 2011, qui a vu ses locations multipliées par deux voire trois entre juin 2019 et juin 2020. 

Entre 100 et 150 euros pour louer un camping-car une journée

Pour son cofondateur Benoit Panel, si les locations explosent c'est en raison du contexte sanitaire : "Le camping permet d'être maître de votre niveau d'exposition." La plate-forme voit ainsi les "primo-locataires" affluer. "700 demandes ont ainsi été enregistrées rien que pour la journée du 6 juin 2020, contre 204 le même jour l'année dernière" explique Benoît Panel. 

Et ici aussi, le profil des locataires s'est diversifié. Des locataires qui viennent parfois pour tester sur des week-ends pour ensuite orienter leur projet d'achat. Des locataires plus nombreux qui partent aussi plus longtemps, selon le cofondateur de Yescapa. "Là où les gens partaient généralement huit jours, le séjour s'étend désormais sur dix jours pour le mois de juin, pour un panier moyen de 1000 euros," explique Benoit Panel. Des voyageurs qui souhaitent parfois tester des modèles de véhicules pour ensuite orienter leur achat. "15% de nos locations sont motivées par un projet d'achat" affirme le cofondateur de Yescapa. Un achat pour pouvoir continuer à s'évader sans contrainte toute l'année.