Environnement : le WWF demande un traité mondial pour l'élimination de toute pollution plastique

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Environnement : le WWF demande un traité mondial pour l'élimination de toute pollution plastique

Pollution de la rivière Jukskei traversant le canton d’Alexandra à Johannesburg en Afrique du sud
Pollution de la rivière Jukskei traversant le canton d’Alexandra à Johannesburg en Afrique du sud
© AFP - GULSHAN KHAN

La moitié de l'ensemble du plastique produit depuis 1950 l'a été entre 2000 et 2016. Selon le WWF, la production de plastique pourrait augmenter de 40% d'ici 2030. L'ONG en appelle à la mobilisation des gouvernements et des industriels, autant que des particuliers.

La lutte contre la pollution plastique est inefficace : c'est le message du WWF. L'organisation non gouvernementale appelle à une mobilisation générale de tous : gouvernements, industriels, consommateurs. Elle demande la mise en place d'un traité international juridiquement contraignant pour lutter contre ce qui est devenu une crise planétaire.

Le WWF s'appuie sur le rapport d'un cabinet conseil, Dalberg Advisors. Selon l'étude présentée par ce cabinet, la production de plastique vierge a été multipliée par 200 depuis 1950 et a augmenté de 4 % par an depuis 2000. En 2016, dernière année pour laquelle des données sont disponibles, la production a atteint 396 millions de tonnes. Cela équivaut à 53 kilogrammes de plastique pour chaque habitant de la planète

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La production de plastique en 2016 a entraîné des émissions de dioxyde de carbone d’environ deux milliards de tonnes, soit près de 6 % du total des émissions de dioxyde de carbone de l’année. Si la capacité de production de plastique prévue est atteinte, la production pourrait augmenter de 40 % d’ici 2030.

Sur la production globale de plastique, un tiers entre dans la nature et pollue terres, rivières et océans. La grande majorité du plastique que l'on trouve dans les océans est d'origine terrestre.

Près de la moitié du plastique est utilisé pour créer des produits jetables dont la durée de vie est inférieure à trois ans

L’industrie de l’emballage a consommé 40 % du plastique total produit en 2015. Les industries de la construction et de l’automobile sont les deuxième et troisième transformateurs de plastique vierge. 

Outre la production, il faut regarder le traitement des déchets. Selon le rapport de Dalberg Advisors, 37 % des déchets plastiques sont actuellement gérés de manière inefficace. 

Près de 310 millions de tonnes de déchets plastiques ont été générés en 2016, soit l’équivalent de plus de 2 200 bouteilles d’eau en plastique pour chaque humain sur Terre. 

Changer de logique

WWF soutient que l'amélioration de la gestion des déchets permettrait de stopper les pollutions et de créer un million d’emplois dans le recyclage et la réutilisation de matières plastiques. "Faire passer les taux de collecte des déchets à 100 % permettrait à tous les déchets plastiques d’entrer dans un système formel de gestion des déchets et éviterait ainsi la mauvaise gestion de 49 millions de tonnes de plastique", explique le rapport. 

Ce scénario "zéro plastique dans la nature" nécessite de recycler 60 % des déchets plastiques d’ici 2030. Cela peut passer par l’incinération, le recyclage avec un meilleur tri et des plastiques de meilleure qualité.  

Le rapport préconise enfin l'élaboration d'un traité mondial pour l'élimination de toute pollution plastique et toute fuite supplémentaire de plastique dans les océans. Il s'appuie sur le succès du protocole de Montréal pour la protection de la couche d’ozone pour fonder ses espoirs.

Ce traité devrait donc prévoir : 

  1. l'élimination progressive de l’utilisation du plastique à usage unique ;
  2. des modèles commerciaux allant vers des modèles axés sur le réemploi ;
  3. une norme de performance globale en matière de gestion des déchets ;
  4. une aide pour les pays pauvres afin qu'il développent la gestion des déchets. 

Il faudra de l'argent et le rapport estime que les partenariats public-privé peuvent soutenir cette transition et réduire le coût financier pour les États.