Cette monnaie virtuelle est-elle une monnaie comme les autres ? Les spécialistes continuent à miser sur elle, estimant qu'elle représente une technologie d'avenir (décentralisée, ouverte à tous, sécurisée), et que le projet de loi de finances est l'occasion de mettre en place un dispositif fiscal incitatif.
On a à peu près tout entendu sur le bitcoin : volatil, risqué, propice aux arnaques. La monnaie virtuelle a atteint des sommets en décembre dernier, avant de chuter brutalement... Et pourtant : les spécialistes du secteur en parlent comme d'une technologie d'avenir, décentralisée, ouverte à tous, sécurisée, et le gouvernement semble désormais le croire lui aussi.
"Il faut de la liberté technique et de la sécurité juridique", a ainsi dit Bruno Le Maire il y a quelques jours. Le projet de la loi de finances est l'occasion de mettre en place un dispositif fiscal et incitatif, très attendu par les entrepreneurs du secteur. On estime qu'il existe quelque 1 500 cryptomonnaies différentes, pour une capitalisation totale de 500 milliards de dollars.
L'idée est de taxer les cryptomonnaies, comme n'importe quel revenu du capital, en leur appliquant une "flat tax" à 30 %, la même que pour les dividendes ou les plus-values sur les actions. Aujourd'hui, c'est parfois le double.
"Protéger les petits détenteurs et les consommateurs"
Pierre Noizat, un des pionniers du bitcoin en France, se bat depuis des mois pour une fiscalité plus avantageuse : "C'est une vraie valeur, c'est du vrai argent, c'est simplement une nouvelle forme d'argent. Il est temps de le reconnaître et de l'acter dans la loi. C'est ce qu'on commence à faire, timidement."
Ça fait partie de l'apprentissage du numérique que chacun doit faire s'il veut s'approprier ces nouveaux outils : c'est vrai pour les cryptomonnaies mais aussi pour toutes ces technologies qui vont prendre une place grandissante dans nos vies.
Le bitcoin, l'ether, les jetons numériques seraient-ils donc une monnaie comme les autres ? En tout cas, pour le député LREM Pierre Perso (qui portera l'amendement), il ne faut pas en avoir peur. "C'est pas un démon, mais il faut bien être conscient que c'est aussi un produit qui comporte des risques. Il faut protéger les petits détenteurs, les consommateurs, notamment des arnaques qui peuvent avoir lieu sur le sujet. Mais les crypto-actifs sont une déclinaison de la blockchain, ils financent le développement de son économie. Or la blockchain, pour moi, est bientôt l'avenir d'Internet."
La France entend devenir leader dans ce domaine, en Europe. Mais la Belgique, la Suisse ou l'Allemagne ont tout de même un coup d'avance.