Et si on mettait en place des vélo-écoles pour ancrer des comportements de sécurité routière ?
Par Béatrice Dugué
Le comité interministériel de la sécurité routière se réunit ce mardi et des annonces sont attendues pour faire à nouveau baisser le nombre d'accidents et de victimes de la route. France Inter, détaille, en exclusivité, quelques-unes de ces mesures.
Alors que les chiffres de la mortalité routière sont en hausse depuis 2014, le Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) doit entériner la réduction de la vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes à deux voies sans séparateurs centraux. 400 000 km de voies sont concernées. Les accidents dans l'hexagone font plus de 3 500 morts et 70 000 blessés par an.
La vitesse n'est pas la seule mesure à l'ordre du jour
Il est également question d'étendre l'expérimentation de l'éthylotest anti-démarrage, de durcir les sanctions contre l'usage du téléphone au volant ou encore de développer la prévention en direction des piétons et des cyclistes.
Si les enfants apprenaient à faire du vélo de manière encadrée ?
C'est l'une des idées qui découlent des récentes assises de la mobilité. D'ici 2030, d'ici une douzaine d'années donc, plus de 12 % de nos déplacements devraient se faire à vélo, contre seulement 3 % aujourd'hui.
Pour cela, il faut bien sûr faciliter les parcours - l'arrivée des vélos électriques peut aider - et également les sécuriser en multipliant les pistes cyclables et en banalisant la pratique cycliste.
Une vraie vélo-école, avant même le brevet de deux-roues motorisé, peut ancrer des comportements de sécurité routière. L'avantage est double puisque cette formation permettrait de lutter contre la sédentarité des enfants en leur faisant faire du sport.
Pour les piétons qui constituent 15 % des morts de la route, il est question de faire mieux respecter leurs droits :
- En verbalisant plus systématiquement les refus de priorité des voitures sur les passages dédiés, notamment ceux qui ne sont pas protégés par des feux tricolores
- En interdisant également le stationnement à moins de cinq mètres d'un passage clouté, pour que ces piétons soient visibles des automobilistes.
Par ailleurs, il serait question, pour la sécurisation des passages piétons, de remplacer les places de stationnement par des conteneurs poubelles enterrés ou des parkings vélos.
En sachant que 75 % des déplacements en France font moins de cinq kilomètres, il semble important de développer la pratique du vélo. Mais les actuels cyclistes réguliers, trois millions environ sur une vingtaine de millions de possesseurs de vélos, se plaignent majoritairement de l’insécurité routière. Très peu s’estiment respectés par les automobilistes et la plupart pensent qu’il faut les séparer du trafic motorisé.