États-Unis : Trump sera-t-il vraiment élu ?

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États-Unis : Trump sera-t-il vraiment élu ?

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Trump sera-t-il élu?
Trump sera-t-il élu?
© Maxppp - Didier Saulnier

Les grands électeurs américains votent ce lundi. Des actions dans plusieurs Etats visent à faire changer le vote des grands électeurs afin d'empêcher l'élection de Donald Trump.

Les Américains votent au suffrage universel indirect. Après une élection présidentielle, les grands électeurs de chaque Etat (que l'on appelle le collège électoral) se rencontrent et votent le lundi suivant le deuxième mercredi de décembre, soit tous les 4 ans. Cette année, ce vote a lieu ce lundi 19 décembre. Leurs voix sont envoyées au Président du sénat qui les lit devant le Congrés (sénat et Chambre des Représentants) le 6 janvier. Ils élisent le Président et le Vice-Président des Etats-Unis.

Un élu texan ne votera pas Trump

Dans une tribune dans le New York Times, Christopher Suprun estime que "Donald Trump démontre chaque jour qu'il n'est pas qualifié pour être président". Il estime même être en accord avec le serment prêté il y a quinze ans de protéger son pays et la Constitution.

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Hollywood s'engage contre un président "sous qualifié"

L'acteur Martin Sheen ou encore le musicien Moby ont participé à une vidéo révélée mercredi. Ils appellent le collège électoral à voter en son âme et conscience pour quelqu'un de qualifié, Trump n'étant pas cette personne selon eux. Martin Sheen rappelle que la constitution a été rédigée pour éviter aux Etats-Unis d'être dirigés un jour par un démagogue.

Des actions tous azimuts

De nombreux groupes se sont formés dans tous les Etats-Unis pour tenter de faire pencher la balance en défaveur de Trump, comme directelection.org

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Comme celle ci-dessus qui propose d'envoyer une carte de vœux aux membres du collège électoral avec comme slogan "s'il vous plait, ne foutez pas en l'air notre pays, merci!"

Une pétition appelant le collège électoral à voter pour Hillary Clinton a également récolté près de cinq millions de signatures sur Change.org

  • Qui sont les grands électeurs?

Ils sont 538. Leur nomination varie en fonction des Etats mais la plupart du temps, ils sont nommés lors de la Convention nationale de leur parti. Ce sont souvent des leaders locaux ou nationaux de parti, des élus locaux, ou des proches des candidats à la présidentielle.

Dans chaque Etat (sauf dans le Nebraska et dans le Maine), le candidat qui reçoit la majorité des votes de la population remporte la totalité des votes des grands électeurs en jeu dans cet Etat. Dans le Nebraska et le Maine, il remporte un nombre de votes de grands électeurs proportionnel au vote populaire qu'il a reçu.

  • Peut-on perdre le vote populaire et remporter l'élection ?

Oui, c'est arrivé avec le républicain George W. Bush en 2000. Le démocrate Al Gore l'a emporté avec 51% des voix lors de la présidentielle, mais Bush a finalement été élu grâce à 271 voix de grands électeurs contre 266 pour Gore. C'est ce qui devrait arriver cette année à la démocrate Hillary Clinton qui l'a emporté avec plus de 2 millions de voix d'avance lors de l'élection du 8 novembre dernier sur Donald Trump. Mais c'est le républicain qui a été élu en nombre prévisible de grands électeurs, 290 contre 232. Par exemple en Californie, la forte avance dans les urnes (61% des voix) de Clinton ne lui a rapporté aucun grand électeur de plus que si elle avait obtenu seulement 51% des voix.

  • Les grands électeurs sont-ils obligés de voter pour leur parti?

Ni la Constitution, ni les lois fédérales ne les y oblige. Mais 25 Etats ont des lois qui les y contraignent, si le candidat de leur parti a remporté la majorité du vote populaire dans leur Etat.

  • Est-il déjà arrivé que les grands électeurs changent leur vote ?

Oui, neuf électeurs ont modifié leur vote par rapport à leur engagement. A ce jour, aucun électeur n'a été poursuivi pour avoir changé son vote.

1948 et 1956 : les idées racistes plutôt que le respect d'une promesse

Preston Parks du Tennessee devait voter pour le démocrate Harry S. Truman. Avant l'élection, il s'est opposé à la défense des droits civiques soutenue par Truman. et a voté pour un autre candidat. Puis en 1956, W.F. Turner, démocrate d'Alabama, a voté pour un suprémaciste blanc qui ne se présentait pas plutôt que pour le candidat démocrate Adlai Stevenson.

1960 et 1968 : un vote anti-Nixon

Henry D. Irwin, républicain d'Oklahoma, a voté pour Barry Goldwater et non pour Richard Nixon en 1960. Puis en 1968, Lloyd Bailey, républicain de Caroline du Nord, a voté pour George Wallace du parti américain indépendant et non pas pour Nixon. Bailey n'approuvait pas Nixon dans le choix de certains de ses futurs ministres. Roger MacBride, républicain de Virginie, a voté pour le candidat du parti libertaire et non pas pour Nixon.

1976 : l'avortement fait basculer un vote

Mike Padden, républicain de l'Etat de Washington, a voté Ronald Reagan qui avait pourtant perdu la primaire républicaine, plutôt que Gerald Ford, le candidat du parti, car selon lui, Ford n'était pas clair sur l'avortement. L'élection de 1976 entre Ford et Jimmy Carter était très serrée et si Ford avait obtenu la voix de Padden notamment, le vote aurait résulté en un ex-aequo entre Ford et Carter.

1988 et 2000 : des votes surprises pour protester contre le système électoral

L'électrice démocrate Margarette Leach, a voté pour le candidat à la vice-présidence Lloyd Bentsen comme président et a voté Michael Dukakis comme vice président. Elle a voulu ainsi s'opposer au système du collège électoral. En 2000, Barbara Lett-Simmons, une démocrate du district de Columbia, a voté blanc. Elle a ensuite regretté, disant que si elle avait su que Gore avait failli être élu, elle aurait voté pour lui.

2004 : un vote mystère

Un électeur du Minnesota a voté pour le candidat à la vice présidence John Edwards plutôt que pour le candidat à la présidence John Kerry. Aucun des 10 électeurs de l'Etat ne s'est dénoncé.