Européennes : le Rassemblement national en tête (23,3 %) devant En Marche (22,4 %) et EELV (13,4 %)

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Européennes : le Rassemblement national en tête (23,3 %) devant En Marche (22,4 %) et EELV (13,4 %)

Jordan Bardella, à l'annonce des premières estimations des résultats des élections européennes donnant le Rassemblement national en tête, dimanche 26 mai.
Jordan Bardella, à l'annonce des premières estimations des résultats des élections européennes donnant le Rassemblement national en tête, dimanche 26 mai.
© AFP - Bertrand Guay

Le Rassemblement national arrive en tête des élections européennes en France, dimanche 26 mai, avec 23,31 % de suffrages exprimés selon les estimations de l'institut Ipsos-Sopra Steria pour France Inter. La liste de La République en marche obtiendrait 22,41 %, et Europe écologie 13,47 %.

La balance a finalement penché en faveur du Rassemblement national. Le parti de Marine Le Pen, emmené pour ces élections par le jeune Jordan Bardella, 23 ans, arrive en tête des élections européennes en France, dimanche 26 mai, avec 23,31% des suffrages exprimés, selon les derniers chiffres fournis lundi matin par le ministère de l'Intérieur. La liste "Renaissance", soutenue par La République en marche et le MoDem, emmenée par l'ancienne ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, obtiendrait quant à elle 22,41 % des suffrages

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En 2014, le Front national avait obtenu 25,4 % des voix, devenant ainsi le premier parti français représenté au Parlement européen avec 24 élus. Il y a dix ans, il n'avait obtenu que 6,34 % des suffrages et trois eurodéputés.

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Le succès écologiste, la catastrophe Bellamy

C'est la demi surprise de ce scrutin. Les écologistes semblent très bien tirer leur épingle du jeu : donnés régulièrement sous la barre des 10 % dans les sondages, les écologistes emmenés par Yannick Jadot, obtiennent 13,47 % des suffrages, selon les estimations du ministère de l'Intérieur. Ils avaient pourtant perdu du terrain en 2014 (8,95 % des suffrages) alors qu'en 2009, EELV avait enregistré un très beau score : 16,28 % soit 14 élus à Bruxelles et Strasbourg. 

Le pari François-Xavier Bellamy n'aura lui pas fonctionné pour Les Républicains, qui tombent à 8,48%. En 2014, la droite présente sous les couleurs de l'UMP avait obtenu 20 sièges avec 20,81 % des suffrages.  

L'éparpillement - ce n'est pas une surprise - , n'aura enfin pas profité aux autres force de gauche. Le Parti Socialiste, emmené par l'essayiste Raphaël Glucksmann et son jeune mouvement Place publique, sous la liste "Envie d'Europe", obtient 6,19 % des suffrages, derrière Manon Aubry, candidate de La France insoumise), à 6,31%.

Benoît Hamon obtiendrait 3,3 % des suffrages, juste derrière Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) qui atteint les 3,5 %, c'est-à-dire sous la barre des 5 % qu'il faut dépasser pour envoyer des élus au Parlement européen.

Entre 22 et 24 sièges pour le RN, entre 21 et 23 pour LREM

Le RN devrait donc récupérer entre 22 et 24 sièges au Parlement. Dans le parlement sortant, le RN avait 24 sièges. La liste de Nathalie Loiseau en aurait entre 21 et 23. EELV peut miser sur 12 ou 13 sièges. Les LR de Laurent Wauquiez auront huit ou neuf sièges, le PS et Place Publique six ou sept et les Insoumis également.

Marine Le Pen : "Le peuple a repris le pouvoir"

Marine Le Pen, la présidente du RN, a jugé que le peuple avait "repris le pouvoir" avec ce résultat. "Compte tenu du désaveu démocratique subit", Emmanuel Macron "n'a d'autre choix au minimum que de dissoudre l'Assemblée nationale", a-t-elle jugé. 

De son côté, l'Elysée a jugé que le score obtenu par la République en marche (LREM) était "tout à fait honorable", excluant tout "changement de cap" de la politique d'Emmanuel Macron en dépit de la première place occupée par le Rassemblement national. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a déclaré avoir accueilli "avec humilité" ces résultats. "Quand on termine deuxième à une élection, on ne peut pas dire qu'on a gagné. Dès demain, je serai à pied d'oeuvre pour poursuivre le projet du Président et de la majorité". Il dit aussi "avoir reçu le message de nombreux Français sur l'urgence écologique" après l'arrivée à la troisième place de la liste d'Europe écologie-Les Verts. 

"C'est une vague verte européenne dont nous sommes les acteurs", a jugé pour sa part Yannick Jadot (EELV). Emmanuel Macron a été "l'artisan de la progression" du RN, arrivé en tête des européennes dimanche, a affirmé le président des Républicains, Laurent Wauquiez, dont la liste est arrivée 4e. La "reconstruction sera longue et exigeante", a t-il concédé, estimant que le parti avait "trois ans pour faire naître de l'espoir".

Nette hausse de la participation par rapport à 2014

Il faut noter une nette hausse de la participation par rapport aux précédentes élections européennes de 2014. Le taux pour la métropole est selon l'estimation de notre institut de sondage, de 51,3 %. C'est un score jamais égalé depuis les élections européennes de 1994 (52,76 %). 

Le taux de participation pour ces élections européennes est même supérieur à celui des élections législatives de 2017.

Lagarde, Brossat, Philippot, Asselineau et Lalanne sous les 3 %

Sous la barre des 3 %, on trouve d'abord Jean-Christophe Lagarde (UDI) qui totalise 2,6 % des suffrages. Ian Brossat (PCF) tombe à 2,4 %. Viennent ensuite Hélène Touy (Parti animaliste, 2,2 %), Dominique Bourg (Urgence écologie, 1,8 %), le candidat du "Frexit" François Asselineau (UPR, 1,2 %). Enfin Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Florian Philippot (Patriotes et "gilets jaunes") et Francis Lalanne (Alliance jaune) ne dépassent pas le 1 % avec respectivement 0,7 %, 0,7 % et 0,6 %.