Fariba Adelkhah, l'une des deux universitaires français arrêtés en Iran, condamnée à cinq ans de prison
Par Christian ChesnotLa chercheuse franco-iranienne, spécialiste de l'Afrique subsaharienne, avait été arrêtée en juin 2019, tout comme son collègue et compagnon Roland Marchal. Elle écope de la peine maximale pour "collusion en vue d’attenter à la sécurité nationale" et "propagande contre la République islamique".
Le verdict était attendu depuis plusieurs semaines. Selon son avocat Saïd Deghan, elle écope de la peine la plus lourde prévue, c’est-à-dire de cinq ans prison pour "collusion en vue d’attenter à la sécurité nationale", à quoi s’ajoute un an pour « propagande contre la République islamique". Mais, selon les règles judiciaires iraniennes, les deux peines ne s’additionnent pas, et Fariba Adelkhah devra donc purger la plus longue, c’est-à-dire cinq ans.
Le procès de la chercheuse de Sciences Po s’était ouvert le 3 mars. Elle avait comparu une première fois devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran le 19 mars dernier deux heures.
Son cas est plus compliqué que celui du chercheur Roland Marchal, libéré fin mars dans le cadre d’un échange avec un ingénieur iranien détenu en France, car Fariba Adelkhah possède une double nationalité iranienne et française. Or, la République islamique ne reconnait pas les doubles nationaux.
Vers une solution diplomatique ?
Son avocat et son comité de soutien espéraient une relaxe pure et simple car les charges retenues contre la chercheuse sont complètement "extravagantes et farfelues", selon eux.
À ce stade, on ne sait pas si son avocat fera appel ou non de la décision. La peine de Fariba Adelkhah pourrait aussi être diminuée de la période d’emprisonnement que la chercheuse a déjà effectuée à la prison d’Evin de Téhéran depuis juin 2019, date de son arrestation.
Maintenant que la décision est tombée, il y aura sans doute des discussions en coulisses avec le Quai d’Orsay pour trouver une issue positive à cette affaire qui empoisonne les relations franco-iraniennes.