Fidel Castro, un retraité qui fête ses 90 ans et dont l'ombre continue de peser sur la destinée de Cuba

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Fidel Castro, un retraité qui fête ses 90 ans et dont l'ombre continue de peser sur la destinée de Cuba

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Fidel Castro à 90 ans
Fidel Castro à 90 ans
© Sipa - AP

Des générations de Cubains ont grandi avec l'image permanente de Fidel, figure étudiée à l'école et visage familier à la télévision qui retransmettait tous ses discours fleuve

On raconte qu'on a tenté de l'assassiner plus de 600 fois... Fidel Castro est, de fait, le dernier visage d'une époque, celui qui a survécu à dix président américains. Le leader maximo a 90 ans ce samedi, et bien qu'il ait quitté le pouvoir, son ombre continue de peser sur les destinées de Cuba.

C'était il y a quelques mois. Fidel Castro s'adressait aux membres du parti communiste, quelques minutes à peine pour le tribun jadis intarissable. Des mots chevrotants pour dire qu'à 90 ans, sa fin est désormais proche, mais que les idéaux révolutionnaires, eux, ne sont pas prêts de s'éteindre.

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Cuba se souvient que Castro est là depuis presque toujours
Cuba se souvient que Castro est là depuis presque toujours
© Reuters - Enrique de la Osa

Fidel, toujours

Si aucune cérémonie officielle n'est prévue pour marquer l'anniversaire du "Comandante", depuis des semaines, une multitude d'affiches à son image à travers l'île lui rendent hommage. Et même s'il a laissé le pouvoir à son frère Raul il y a dix ans, Fidel reste plus présent que jamais dans le pays où ce 90e anniversaire de Fidel Castro, a largement été fêté dans les rues de la Havane par des étudiants venus de toute l'Amérique Latine, et pour lequel Fidel Castro est "un héros"

La correspondance à Cuba de Romane Frachon.

l'anniversaire de Fidel à Cuba

1 min

Un île en plein tournant historique depuis son rapprochement avec les Etats Unis

C'est pourtant un tournant, la fin d'une époque, qui a débuté à Cuba il y a dix ans tout juste, lorsque la santé vacillante du leader maximo l'a poussé à passer la main à son frère cadet Raul. Un changement qui a vu le début de réformes économiques qui ont permis au pays de s'ouvrir progressivement au secteur privé et aux cubains, qui en ont les moyens, de commencer à pouvoir acquérir certains bien de consommation : téléphones portables, ordinateurs ou biens immobiliers.

Mais la situation économique du pays, loin de s'améliorer, s'aggrave. Les inégalités se creusent entre les cubains qui ont accès à ce secteur privé où circule le CUC, une monnaie forte, et ceux qui dependent du secteur public et sont payés en Peso, une monnaie interne si faible qu'elle ne permet même pas d'acheter certains produits de premiere nécessité comme le savon, payable en CUC.

Le rapprochement avec les Etats- Unis, la visite historique de Barak Obama cette année, sont une nouvelle révolution pour les Cubains. Mais elle sera lente. Le processus de normalisation reste semé d’embûches et plonge le pays vers une forme d'inconnu.