Filles des oiseaux, une jeunesse d’avant 1968 par Florence Cestac
Par Anne Douhaire-Kerdoncuff
De sa fréquentation d’un pensionnat de jeunes filles dans les années 1960, Florence Cestac tire une BD sur cette adolescence en sépia pour mieux en souligner l’aspect poussiéreux.
Thérèse et Marie-Colombe, sont deux collégiennes issues de milieux opposées mais qui se liguent pour en faire baver aux bonnes sœurs. Dans le pensionnat de jeunes filles que la dessinatrice a fréquenté, elles apprennent ce que la société d’alors attendait des femmes : qu’elle deviennent de bonnes épouses, et sachent tenir une maison. Au menu des cours des futures ménagères : couture, ménage, et religion. Le tout dans l’ambiance ennuyeuse et plus qu’étriquée d’avant la mixité scolaire. Quand les élèves croisent des garçons dans la rue en sortie, on parle « de péché qui passe » !
Pas question non plus de féminité, les jeunes filles en uniforme bleu marine devaient porter un pantalon sous leur jupe…
Et ignoraient tout de leur corps, qui devait être contraint à tout prix. Pas étonnant que la seule distraction des filles ait été de résister, d’échapper au carcan, quitte à se mettre en danger.
Si Florence Cestac a décidé de broder joyeusement à partir de cet épisode de sa vie, c’est pour témoigner. Comme elle l’a déjà fait dans ses précédents livres. Ses évocations de l’avortement, de l’infidélité, du divorce, de la ménopause… ont fait de la dessinatrice couronnée du Grand Prix d’Angoulême en 2000 une fine observatrice de la société qu’elle décrit avec humour.
Convaincue d’assister à un véritable retour en arrière avec le poids croissant de la religion et la pression sur le corps des femmes, elle raconte.
Il faut que les filles d'aujourd’hui sachent d’où on vient.
Sous le ton badin, qu’on lui connaît et ses dessins rigolos avec ses personnages à gros nez, la gravité affleure parfois. Et marque la lassitude d’un combat toujours recommencé.

Filles des oiseaux, n’oubliez jamais que le seigneur vous regarde ! - Tome1- de Florence Cestac publié chez Dargaud.
Soit on en sortait nonne, soit on sortait rebelle, moi, j’essayais tous les jours d’embêter les bonnes sœurs
Extrait itw de Florence Cestac
49 sec
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Les dessins de la BD sont exposés à Paris à la Galerie Martel
Florence Cestac