Football féminin : quatre entraîneurs bannis à vie aux États-Unis pour des agressions sexuelles
Par Juliette Geay, AFP
La ligue nord-américaine de football féminin prend des sanctions après 14 mois d'une enquête approfondie, durant laquelle les plaintes des joueuses ont été examinées.
La Ligue nord-américaine de football féminin (National Women's Soccer League ou NWSL) a annoncé lundi 9 janvier avoir banni à vie quatre entraîneurs accusés d'agressions sexuelles sur des joueuses, un mois après avoir rendu son rapport d'enquête sur des violences et maltraitances commises depuis plusieurs années. Les joueuses ont également été victimes de manipulation, de brimades et de représailles.
Pour punir ces "actes répréhensibles continus" ainsi que de la passivité et l'inaction de propriétaires et dirigeants d'un certain nombre de clubs, l'instance du football féminin, dirigée par la commissaire Jessica Berman, a imposé toute une série de sanctions.
Quatre entraineurs évincés et d'autres mis à l'épreuve
Les sanctions plus sévères - du fait de leur caractère définitif - ont été infligées à Paul Riley, Christy Holly, Rory Dames et Richie Burke, tous bannis à vie de la NWSL. Paul Riley, ancien entraîneur des Portland Thorns, a été accusé par deux joueuses d'avoir contraint la première à des relations sexuelles non consenties et d'avoir harcelé sexuellement la seconde. Il avait été licencié par son club en septembre 2021, du fait de " très graves allégations de mauvaise conduite ". C'est le média américain The Athletic, qui avait le premier révélé cette affaire en recueillant les témoignages des deux victimes, Mana Shim et Sinead Farrelly. Paul Riley l'objet d'une enquête distincte de la Fédération américaine de football (US Soccer) menée par l'ancienne procureure générale des États-Unis, Sally Yates.
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Christy Holly, qui entraînait l'équipe du Racing Louisville, avait été remercié en août 2021 après seulement un an de contrat, après avoir été accusé d'agression sexuelle et d'attouchement sur la joueuse Erin Simon. Dans le cadre de son enquête indépendante menée sur ces agressions systémiques dans le football féminin aux États-Unis, l'ancienne procureure générale du pays, Sally Yates, indiquait en octobre dernier que le coach était déjà connu pour un comportement abusif dans son précédent club de Sky Blue ("abus verbal et émotionnel des joueurs et une relation avec un membre du personnel qui a causé des problèmes"), et qu'il avait "reproduit le même schéma" à Louisville.

Rory Dames, ex-coach des Red Stars de Chicago, a également fait l'objet d'un examen minutieux dans le rapport Yates, qui détaillait sa propension à verbalement agresser, insultes à l'appui, les joueuses, et à les menacer. Enfin, Richie Burke, qui était à la tête du Washington Spirit, avait quant à lui l'habitude de verbalement stigmatiser l'ethnicité de joueuses.

Craig Harrington, ex-entraîneur adjoint aux Chicago Red Stars et Alyse Lahue, ancienne manageuse générale du Gotham FC, ont été suspendus deux ans de toute fonction liée à la NWSL. Six autres personnes devront faire leurs preuves avant de retrouver un emploi au sein de la ligue. Ils devront "reconnaître leurs torts et assumer leur responsabilité d'une conduite inappropriée, participer à une formation et démontrer un engagement sincère à corriger leur comportement".
Le français Farid Benstiti sanctionné
Parmi eux, l'entraîneur français Farid Benstiti, ancien entraineur de l’OL Reign (2020-2021) et désormais sélectionneur de l'équipe féminine d'Algérie. Il avait été poussé vers la sortie de son club américain il y a un an et demi, après des plaintes de joueuses concernant des remarques dégradantes sur leur poids, avait révélé The Washington Post. Une plainte formelle a été déposée en justice.
Les Red Stars de Chicago et les Thorns de Portland devront eux payer chacun une amende de 1,5 million et de un million de dollars, pour leur attitude dans ces affaires, allant de la négligence face aux actes commis à leur volonté de les dissimuler.
Enfin, ayant établi au cours de son enquête, conjointement menée avec le syndicat des joueuses, des défaillances systémiques se produisant en son sein comme au sein de la Fédération américaine, la Ligue a infligé à son propre bureau "une amende d'au moins un million de dollars" et a promis qu'il ferait l'objet d'un remaniement complet. Dans un communiqué, le syndicat des joueuses a salué "une étape cruciale" pour la reconnaissance de la culpabilité des clubs qui ont, par leurs "actions, ou inactions (…) compromis et trahi la sécurité des joueuses".
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