Forestier-sapeur ou nourrice de poissons : des métiers méconnus, passionnés de nature
Par Maud de Carpentier
Pour cette série de reportages, Maud de Carpentier a rencontré des professionnels passionnés par leur quotidien, et qui, tous, ont à cœur de défendre la biodiversité et la nature, dans les forêts comme sous les mers.
Episode 1 : Damien, « nourrice » de bébés poissons
Pas de biberons dans sa nursery et des bébés qui mesurent entre 5 millimètres et 7 centimètres, Damien Einsargeix est biologiste aquacole. Depuis trois ans il veille sur des bébés poissons - qu’on appelle des post-larves - et pour cause : en milieu naturel, ils ont un taux de mortalité de 90%, en raison de l’urbanisation massive de nos côtes.

La société montpelliéraine Ecocéan a donc lancé un programme de repeuplement unique en France. Les post-larves, à peine écloses, sont pêchées au large, élevées pendant six mois en captivité, puis relâchées en mer. La pouponnière est située dans un container de 12m², sur le port de Marseille. Depuis 2015, les biologistes d’Ecocéan ont relâché 8 000 poissons à la mer.

Des poissons qui connaissaient 90% de mortalité en milieu naturel, ont désormais un taux de survie de 90% ! Ce programme qui s’intitule CasCioMar pour Cassis - La Ciotat - Marseille (les trois villes concernées) est co-financé par l’agence de l’eau et la CDC biodiversité jusqu’en décembre prochain. Il fait partie du programme Nature 2050 initié par la CDC Biodiversité à la suite de la Cop21. Ecocéan espère poursuivre ce projet bien au-delà de 2020. Ils sont d’ailleurs à la recherche de nouveaux financements.
Si vous êtes intéressés à l’idée de participer : Programme Nature 2050
Episode 1 : Damien, « nourrice » de bébés poissons
4 min
Episode 2 : Emmanuel, forestier-sapeur

Les forestiers-sapeurs sont totalement méconnus en France. Pourtant ce métier existe depuis 1974. Armé d’une double casquette, ils ont à cœur de défendre les forêts des incendies. L’été, ils mettent leur casquette de « sapeur », pour la surveillance et l’intervention sur les feux naissants, ils en éteignent 90%. Mais lutter contre le feu, c’est surtout l’hiver que ça se passe ! Ils redeviennent alors forestier, leur formation de base.
Emmanuel Descamps a 37 ans, tronçonneuse encore chaude à la main, il discute avec son patron du prochain arbre à couper.
Ils sont aujourd’hui 750 forestiers - sapeurs en France, répartis dans six départements du Sud du pays.

Episode 2 : Emmanuel, forestier-sapeur
5 min
Episode 3 : Gérard, le pêcheur de poissons vivants
Il a la peau tannée par le soleil et passe la plupart de son temps sur et sous la mer, Gérard Carrodano n’est pas un pêcheur comme les autres.

Depuis 30 ans, sa spécialité à lui c’est le vivant. Tout ce qu’il prélève au fond de l’eau, doit rester en parfaite santé puisque poissons et invertébrés sont ensuite expédiés dans les aquariums de toute l’Europe : Allemagne, Danemark, Suède, Suisse etc.
Ce passionné de la mer défend ce métier, unique en France, comme étant un vecteur de défense de l’environnement.

Une fois les poissons acclimatés et domestiqués - ce qui peut prendre 15 jours comme plusieurs mois, Gérard Carrodano les expédie à travers toute l’Europe, en suivant un protocole très précis qui permet aux spécimens de voyager avec le moins de stress possible. Le pêcheur travaille également avec des instituts scientifiques comme le CNRS ou l’Ifremer. Son hangar est situé sur le chantier naval de la Ciotat.

Episode 3 : Gérard, le pêcheur de poissons vivants
4 min
Episode 4 : Ingrid, éleveuse de brebis qui discute avec le loup
La bergerie est à flanc de colline dans les Alpes-de-Haute-Provence. En aval, le petit village de Turriers, près de Gap. En amont, une forêt dense dans laquelle rodent deux meutes de loups.
Pourtant, cela n’effraie pas Ingrid Briclot et son mari André Maurel, éleveurs de 400 bêtes destinées à la consommation en vente directe sur les marchés de producteurs. Après une importante attaque en 2010, ils ont décidé de s’adapter à leur voisin : bergers, grillages électriques, et chiens font désormais partie du paysage, pour garder leur 400 brebis.

Une cohabitation avec le loup qui nécessite beaucoup d’investissements, mais Ingrid et André insistent, s’ils arrivent à financer tout ce dispositif, c’est grâce aux aides européennes et françaises. Le programme FEADER - Fonds européen agricole pour le développement rural - couvre 80% de ces dépenses. Des aides qui vont même jusqu’à 100% dans les parcs nationaux.

Episode 4 : Ingrid, éleveuse de brebis qui discute avec le loup
5 min