Françoise Nyssen, Stéphane Travert, Jacques Mézard et Delphine Génu-Stephann quittent le gouvernement
Par AFP
Quatre ministres et secrétaires d'État perdent leurs portefeuilles dans le nouveau gouvernement d'Édouard Philippe annoncé ce mardi matin.
Françoise Nyssen est remplacée par Franck Riester à la Culture, Stéphane Travert quitte le ministère de l'Agriculture au profit de Didier Guillaume, le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard laisse son portefeuille à Jacqueline Gourault, et enfin Delphine Gény-Stephann, la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Economie et des Finances est remplacée par Agnès Pannier Runacher.
Sans surprise, Françoise Nyssen s'en va
Figure du monde de l'édition, Françoise Nyssen paye une mauvaise communication brouillonne. Elle quitte le gouvernement à peine un an et demi après sa nomination. Elle n'a jamais réussi à s'imposer au ministère de la Culture. Elle avait même demandé en mai 2017 :
Je vous demande beaucoup d'indulgence
Françoise Nyssen, 67 ans, a été très vite considérée comme le maillon faible du gouvernement d'Édouard Philippe.
Si elle a bénéficié d'un budget stable, elle a été empêtrée dans plusieurs dossiers et a été récemment indirectement visée par une enquête judiciaire sur des travaux dans les bureaux parisiens des éditions Actes Sud qu'elle a pilotées avant de devenir ministre.
Elle a perdu en juillet la régulation économique du secteur de l'édition et la tutelle du Centre national du livre (CNL), afin d'éviter tout conflit d'intérêts avec ses anciennes fonctions de présidente du directoire d'Actes Sud. C'est le premier ministre qui a pris le dossier en mains.
Stéphane Travert, soutien de la première heure
Dans le dossier du glyphosate qui a placé le ministre Travert au centre de la polémique, le ministre de l'Agriculture a été vu comme un ministre des lobbys. Il n'y a rien dans la loi alimentation sur l'interdiction du glyphosate.
Le pesticide devait pourtant être interdit d'ici trois ans, comme l'avait promis le candidat Emmanuel Macron.
Jacques Mézard, le franc tireur de LREM
Jacques Mézard, le désormais ex-ministre de la Cohésion des Territoires se serait vu reprocher son manque de solidarité gouvernementale. Il avait repris le portefeuille de Richard Ferrand quand il a été nommé président de l'Assemblée Nationale, après avoir été un rapide ministre de l'Agriculture.
Ancien radical socialiste, il a reçu le portefeuille de la Cohésion des territoires à contrecœur.
Sa présence au gouvernement a été marquée par la loi de finances 2018 qui a enlevé 1,5 milliards d’euros de moyens aux HLM et la loi Elan (Engagement pour le logement l’aménagement et le numérique) qui contraint les bailleurs sociaux à fusionner et à vendre leur patrimoine. Elan a rendu moins contraignante la loi littoral et la loi SRU sur les quotas de logements sociaux.
L'élève discrète Delphine Gény-Stephann
La secrétaire d'État auprès du ministre de l'Economie et des Finances Delphine Gény-Stephann n'a jamais réussi à trouver sa place. Son nom est d'ailleurs quasi inconnu du grand public. Elle perd son portefeuille.
Nommée en novembre 2017, cette haut-fonctionnaire était le membre le plus riche du gouvernement : sa déclaration de patrimoine, remise l'été dernier, faisait état de deux grands appartements à Paris, deux maisons en Bretagne, des produits financiers et de capitaux, pour un patrimoine total de 16 millions d'euros.
