#GénérationDemain : Léonore Moncond’huy, l'écologiste qui veut "faire des ponts"

Publicité

#GénérationDemain : Léonore Moncond’huy, l'écologiste qui veut "faire des ponts"

Par
 Léonore Moncond'huy a été élue maire de Poitiers le 28 juin dernier.
Léonore Moncond'huy a été élue maire de Poitiers le 28 juin dernier.
© AFP - Guillaume Souvant

À 30 ans, l'écologiste a profité de la vague verte aux municipales et a mis fin à plusieurs années de règne socialiste à Poitiers. Formée par le militantisme, elle veut rester garder la logique d'indépendance qui l'a menée au pouvoir et continuer à faire le lien entre partis et citoyens.

Elle se revendique comme "non-professionnelle de la politique" mais Léonore Moncond'huy est devenue, à 30 ans, maire de Poitiers. Le 28 juin dernier, elle remporte la triangulaire avec près de 43% des voix et met fin à plus de 40 ans de gestion socialiste de la ville de 90 000 habitants et se dit "la première surprise de la netteté de la victoire".

Léonore Moncond'huy ne découvre pourtant pas complètement la politique. Engagée chez Europe-Écologie-Les Verts depuis 2015 et promue tête de liste aux régionale en Nouvelle-Aquitaine, elle devient, dans la foulée, présidente du groupe écologiste à la région. En 2017, elle perd aux législatives face à Sacha Houlié, proche d'Emmanuel Macron, dans la 2e circonscription de la Vienne. Et c'est en 2018 qu'elle crée l'aventure "Poitiers collectif". "Une démarche citoyenne, avec une logique d'indépendance vis-à-vis des partis", explique-t-elle, comme pour insister sur sa logique hors des partis, qui "fait des ponts" entre les citoyens apartisans et les structures traditionnelles. Logique qui la mène à la victoire en juin dernier.

Publicité

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

De Poitiers à Poitiers

Léonore Moncond'huy prend ainsi la tête de la ville qui l'a vue grandir. Fille d'enseignants, elle est née et a grandi à Poitiers. Elle y a même suivi le début de ses études, en licence de Lettres et Sciences politiques, avant de rejoindre Sciences Po Paris, où elle se spécialise dans les affaires publiques et dans la coopération internationale. Sciences Po, reconnaît-elle, est un "label important", mais elle préfère mettre l'accent sur son parcours associatif et militant.

Un parcours militant débuté dès l'enfance quand "sa mère, ayant connu un mandat de conseillère municipale (Verts) entre 2004 et 2007 (...) l'emmène manifester avec elle contre la mise en service de la centrale nucléaire de Civaux", relate Le Monde. Engagée dans le scoutisme protestant dès le plus jeune âge, elle rejoint le conseil municipal des jeunes de Poitiers et s'investit ensuite dans les instances lycéennes, puis universitaires. "L’éducation est le cœur et l’origine de mon engagement", affirmait-elle sur le site de campagne de "Poitiers collectif". Et celle qui voulait faire de "l'éducation populaire" son premier engagement y a consacré, une fois élue, l'une de ses premières mesures : un "plan vacances pour tous" pour permettre à 1 500 adultes et enfants en situation précaire de partir en vacances.

Tout juste élue, elle a aussi choisi de baisser de 1 500 euros son indemnité de maire. “C'était un enjeu d'égalité et de partage des responsabilités très important pour nous", expliquait la nouvelle maire à France Inter début août. En parallèle, les conseillers municipaux de la majorité ont vu leur indemnité augmenter, pour "leur permettre de réduire leur temps de travail professionnel", a expliqué Léonore Moncond'huy au Parisien.

"Un plan vélo ne se fait pas en trois mois" - Léonore Mondond'huy

Elle sait, en revanche, que d'autres mesures prendront plus de temps. "Les mesures écologiques ne sont pas celles qui se verront le plus rapidement. Un plan vélo ça ne se fait pas en trois mois", concédait-elle à France Inter cet été. Et celle qui se disait impatiente de commencer son mandat est aussi consciente qu'elle devra faire des sacrifices. Et qu'elle devra renoncer à son travail, à l'étude des langues étrangères et notamment de l'arabe. "Un crève-cœur, on ne peut pas tout faire", sourit-elle.

La chronique de la terre au carré
3 min