Inscrite au patrimoine mondial de l'humanité, la Grande Barrière de corail a déjà perdu la moitié de ses coraux en trente ans sous l'effet des tempêtes, du réchauffement climatique et des rejets industriels. Elle est aujourd'hui menacée par l'extention d'un port. L'Unesco menace l'Australie de lui retirer son label.
Le port d'exportation de charbon est situé dans le nord de l'Australie en plein coeur de la barrière de corail. Son projet d'agrandissement nécessite de draguer les fonds et de rejeter les sédiments dans la mer. Il n'y a aucun matériau toxique selon le gouvernement australien.
Mais, pour l'océanographe François Sarano, qui a plongé à cet endroit, cela revient à condamner les coraux à mort :
Quand on met 35 millions de tonnes de vase et de déchets dans la mer, ça accentue la turbidité. Les coraux qui ont besoin d'une eau claire, bien oxygénée et où la lumière peut nourrir les algues dont ils ont besoin pour se développer, périssent. Bien sûr, la Barrière est immense, mais cette histoire montre que systématiquement l'industrie passe devant la nature, et l’Australie est en première ligne en ce moment.
L'Unesco menace de placer la Grande Barrière de corail sur la liste des sites en péril. La Barrière et ses 3.000 kilomètres de long souffrent déjà du changement climatique : réchauffement de l'eau, tempête, rejets d'eau polluée.
Pour les écologistes, il serait plutôt utile de ne pas en rajouter.