Grenoble "gangrenée par le trafic de drogue"

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Grenoble "gangrenée par le trafic de drogue"

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Le trafic de drogue est une "réalité quotidienne" pour les habitants de Grenoble, selon le procureur de la ville.
Le trafic de drogue est une "réalité quotidienne" pour les habitants de Grenoble, selon le procureur de la ville.
© AFP - Gilles LANSARD / Photononstop

Coup de colère du procureur de la République de Grenoble. Il dénonce un trafic de drogue "qui n’épargne aucun quartier".

Le trafic de drogue constitue une réalité quotidienne pour les habitants de Grenoble et de son agglomération. Jean-Yves Coquillat ne mâche pas ses mots, alors que plusieurs fusillades y ont récemment été signalées. "Je n'ai jamais vu une ville de cette taille aussi pourrie et gangrenée par le trafic de drogue", explique le procureur de Grenoble, qui a déjà été en poste à Lyon, Mâcon, Mulhouse, Besançon ou Clermont-Ferrand.

Une généralisation des points de vente

Outre Grenoble, les principales villes - théâtre de ces trafics - sont les communes voisines d'Echirolles, Fontaine ou encore Saint-Martin-d'Hères. Cela représente un ensemble de 250.000 habitants. "Je ne connais pas de quartier épargné", poursuit le magistrat, évoquant une "généralisation des points de vente, des bandes, des querelles de bandes et des règlements de comptes, pas toujours mortels".

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Jean-Yves Coquillat reconnait que les moyens policiers et judiciaires ne peuvent pas être augmentés pour y faire face. Malgré les comparutions immédiates "toutes les semaines" pour les "dealers du jour" et les enquêtes au plus long cours pour démanteler les réseaux, "on déplace les problèmes et on fait tourner les protagonistes du marché", estime le procureur de Grenoble. Il donne d’ailleurs un exemple : "Quand on voit quelqu’un assis sur une chaise dans la rue avec un talkie-walkie, on sait que c’est un guetteur. Pour autant, il n’y a pas d’articles dans le Code pénal qui interdise de s’asseoir dans la rue avec une chaise et un talkie-walkie." Le procureur de Grenoble ajoute : "C'est vider l'océan avec une cuillère". La réponse, selon lui, doit être politique et sociétale.

► Ecoutez le reportage de Julien Morin de France Bleu Isère

Le procureur de Grenoble débordé par le trafic de drogue

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