Handicap et jeux vidéo : "l'accessibilité n'est pas un détail"

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Handicap et jeux vidéo : "l'accessibilité n'est pas un détail"

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Kousha Kazemzadeh, atteint de myopathie et passionné de jeu vidéo
Kousha Kazemzadeh, atteint de myopathie et passionné de jeu vidéo
© Radio France - Hélène Chevallier

La 9e édition de la Paris Games Week, qui dure jusqu'à mardi, est marquée cette année par plusieurs évènements autour de l'accessibilité. Nous avons rencontré Kousha Kazemzadeh, une trentenaire myopathe mais qui continue à se passionner pour le jeu vidéo, et à parcourir les mondes de World of Warcraft.

Cette année, le plus grand salon français du jeu vidéo, la Paris Games Week, a décidé de se saisir du sujet : cette édition proposera en effet plusieurs évènements autour du handicap et de l'accessibilité. Comme les lieux publics ou les transports en commun, les jeux vidéo sont dans leur grande majorité loin d'être adaptés aux personnes handicapés.

C'est pourtant un formidable moyen d'évasion. Notamment pour Kousha Kazemzadeh, atteint de myopathie et passionné de jeu vidéo. Les deux mains autour d'une souris, les yeux rivés sur son écran d'ordinateur, il tente d'échapper à une horde d'ennemis dans le jeu World of Warcraft. "Si on ne sort pas, si on n'a de travail, qu'on ne rencontre pas forcément des gens, qu'on reste chez nous et qu'on ne peut même pas jouer... Ça devient très compliqué !", explique-t-il.

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Avec l'avancement de la maladie, ce trentenaire a perdu l'usage d'une grande partie de son corps. Mais grâce aux nombreuses options d'accessibilité de ce jeu de rôles (et un peu de bidouille), Kousha peut continuer à jouer. Certaines des commandes sont par exemple situées au niveau de sa bouche : "J'ai un bouton au niveau de ma lèvre inférieure, qui permet de faire avancer mon personnage. Et les mouvements de la souris vont contrôler le personnage."

Des jeux souvent trop complexes

Kousha est le co-fondateur de l'association Cap Game qui œuvre depuis cinq ans pour l'accessibilité des jeux vidéo. "Malheureusement, des jeux comme ça, ça se fait de plus en plus rare", regrette-t-il. "Les jeux deviennent plus complexes, il y en a beaucoup où vous devez sans cesse appuyer comme des malades sur les touches... Ce genre de choses, certaines personnes ne peuvent pas.__"

Pourtant, certaines options d'accessibilité pourraient être facilement ajoutées, à condition qu'elles soient prises en compte dès le début de la fabrication du jeu.

On a l'impression que c'est du détail, mais comme je dis souvent : les détails font l'accessibilité, mais l'accessibilité n'est pas un détail.

Mais Kousha se veut optimiste : l'industrie du jeu vidéo semble depuis quelques mois avoir pris conscience de cet enjeu.

C'est le cas par exemple chez Microsoft, l'un des géants du secteur, qui a lancé en septembre une "manette adaptative"pour sa console Xbox One. Elle doit permettre de rendre les jeux vidéo de plus en plus accessible en greffant des éléments (boutons plus gros, joysticks à forme adaptée...) en fonction du handicap du joueur.