"Hannah" : "c'est moins un film sur la solitude de cette femme que sur celle du spectateur !"
"Hannah" a valu à Charlotte Rampling le prix d'interprétation à Venise. Pourtant, à part Xavier Leherpeur qui a adoré, les critiques du "Masque et la Plume" sont restés dubitatifs, pour le moins, devant ce film d'Andrea Pallaoro...
C'est l'histoire d'Hannah (Charlotte Rampling), une femme de ménage dont le mari a été arrêté et incarcéré sans qu'on comprenne pourquoi. Ses enfants ne veulent plus la voir mais elle essaie de poursuivre sa vie, de cours de théâtre en salles de gym... Un portrait incroyablement austère, étouffant, gris et sans doute très juste d'une femme accablée par la solitude...
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Xavier Leherpeur : "J'adore ce film"
Il m'a scotché, j'ai été emporté dès la première image.
J'ai été claquemuré avec cette femme. Toutes les idées de distance avec la caméra, la mise en scène et le corps de Charlotte Rampling (un corps raide, muré, taiseux) sont toujours extrêmement intéressants. Je suis ravi que le scénario n'explicite pas les raisons pour lesquelles son mari est incarcéré même s'il y a des pistes (la fureur du piste...) mais le film n'est pas sur ce terrain judiciaire ou sociétale.
C'est un film qui repose la mise en scène, sur l'observation, sur un refus d'empathie et de compréhension mais au contraire essayer de percer le mystère de cette femme qui s'est recluse sur elle-même.
Nicolas Schaller : "une caricature du cinéma d'auteur"
C'est moins un film sur la solitude de cette femme que sur la grande solitude du spectateur.
C'est pour moi une caricature du cinéma d'auteur. Il y a un bon cadreur, une grande actrice qui n'a pas grand chose à faire, un bon filmeur qui n'a pas grand chose de plus à raconter qu'un court-métrage ne saurait faire...
Danièle Heymann : "On n'y croit pas"
Ça commence par un gros plan où elle a le courage de son âge. Ensuite, il ne se passe rien que la déshérence de cette femme. Mais quoi ? On ne sait pas ce qu'a fait son mari, son fils est très désagréable (elle arrive avec un gâteau d'anniversaire pour son petit-fils, on la renvoie), elle est autant femme de ménage que moi danseuse nue... On n'y croit pas et on a de la peine pour elle.
Je n'ai rien compris, voilà
Sophie Avon : "il n'y a pas d'univers"
Je ne suis pas très enthousiaste. Ça ne me gênerait pas ces scénarios un peu troués, relâchés comme ça, s'il y avait une vraie mise en scène mais je trouve qu'il n'y a pas d'univers, et ça me gêne davantage.
Et malgré le fait qu'il filme avec passion ce visage énigmatique, ce corps taiseux de Charlotte Rampling, en dépit du fait qu'elle soit à chaque plan, je trouve que rien ne prend. Le ciment reste liquide.
Ecoutez
Ecoutez toutes les critiques échangées autour de Jérôme Garcin sur Hannah par Xavier Leherpeur (7ème Obsession), Danièle Heymann (Bande à part), Sophie Avon (Sud-Ouest) et Nicolas Schaller (L’Obs) :
"Hannah" d'Andrea Pallaoro : les critiques du Masque et la Plume
5 min
Aller plus loin
Chaque dimanche à 20h, retrouvez les critiques du Masque et la Plume réunis autour de Jérôme Garcin pour parler cinéma, théâtre ou littérature.