Harcèlement de rue : Macron veut tripler l’amende à 300 euros, mais le nombre de contraventions reste faible

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Harcèlement de rue : Macron veut tripler l’amende à 300 euros, mais le nombre de contraventions reste faible

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Un collage "Stop harcèlement de rue" à Marseille, en 2019.
Un collage "Stop harcèlement de rue" à Marseille, en 2019.
© AFP - Clément Mahoudeau

À Nice, le président de la République a annoncé ce lundi son intention de porter à 300 euros l'amende infligée pour "outrage sexiste". Emmanuel Macron compte également doubler la présence policière dans les transports.

Des propos à connotations sexuelles, des commentaires sur le style vestimentaire ou l’apparence, des sifflements, des insultes : harceler dans la rue pourrait être puni de 300 euros. Voilà le montant de l’amende souhaitée par Emmanuel Macron contre les harceleurs, dans le cadre d'un projet de loi qui sera présenté en Conseil des ministres en mars. Le Président était ce lundi en déplacement à Nice. Il faut "être plus dissuasif pour être plus efficace", a souligné le chef de l’État.

Plus de présence policière

"Dans toutes nos métropoles, de plus en plus de femmes, de jeunes femmes font l’objet d’incivilité disent les uns, de véritables agressions parfois, de pratiques absolument intolérables", a lancé Emmanuel Macron. La présence policière sera donc doublée dans les transports en commun, promet-il, sur les heures où le plus d’agressions sont recensées : "Sur ce sujet, nous allons investir beaucoup plus, développer des postes et forces supplémentaires."

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De plus en plus de femmes n’osent plus prendre les transports en commun, sont contraintes de prendre leur véhicule particulier car elles sont systématiquement harcelées, bousculées.

"Parmi les victimes de vols avec ou sans violence et de violences sexuelles dans les transports en commun", a poursuivi le chef de l'État, les femmes représentent "respectivement 56% et 95% des victimes pour 52% de la population"

Moins de trois outrages sexistes sanctionnés chaque jour

Le harcèlement de rue est sanctionné depuis l’été 2018  d'une amende de 90 euros, et jusqu’à 1.500 euros si la victime a moins de 15 ans. Depuis l'entrée en vigueur de la loi Schiappa sur les violences sexistes et sexuelles, 3.500 amendes pour outrages sexistes ont été infligées au total, d'après le ministère de l'Intérieur. Soit en moyenne un peu plus de trois amendes chaque jour en moyenne. Un chiffre qui ne comprend pas les semaines de confinements en 2020.

D’après le rapport, les infractions constatées "sont enregistrées en premier lieu en Île-de-France". La région concentre 24 % des outrages sexistes enregistrés en 2019 et 2020. "Sur le périmètre restreint à la police nationale, les transports en commun concentrent près de 20 % des outrages sexistes enregistrés", peut-on lire également.

Toutefois, ces chiffres ne permettent pas de quantifier le phénomène car les flagrants délits sont rares. En France, 81% de femmes ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans l’espace public, selon un sondage IPSOS.

Deux applications pour alerter

Deux applications existent pour lutter contre le harcèlement de rue. La première, baptisée " Garde ton corps" et lancée le 8 mars 2019, permet à celles qui sont victimes de se mettre en sécurité. L'application permet, via la géolocalisation, de trouver rapidement un lieu à proximité susceptible de les accueillir, si elles se sentent suivies, si elles sont insultées ou menacées.

Un seconde application, " The Sorority", veut aider ses utilisatrices à alerter en cas de harcèlement de rue. "Si elles se sentent en danger, elles peuvent appuyer sur un bouton d'alerte. Un push est alors envoyé à toutes les utilisatrices autour d'elles", explique sa créatrice aux Echos. "Les femmes qui la reçoivent peuvent alors appeler la personne en danger, communiquer avec sur le chat, et la géolocaliser."