Chanteuse, muse, actrice, icône de mode : Jane Birkin en 15 photos
Par La rédaction numérique de France Inter, AFPUne voix reconnaissable entre mille, une allure, des engagements. Retour en 15 clichés sur la carrière de Jane Birkin, dont on a appris la mort ce dimanche. Elle avait 76 ans.
"Icône". Le mot revient en boucle depuis que l' on a appris ce dimanche la mort de Jane Birkin, à l'âge de 76 ans. "Elle nous lègue des airs et des images qui ne nous quitteront pas", a réagi Emmanuel Macron. De fait, cette Londonienne d'origine, à la voix reconnaissable entre mille, a laissé son empreinte dans le milieu de la musique, de la mode, et du cinéma. La baby doll un brin provoc' des seventies, dont le nom restera indissociable de celui de Serge Gainsbourg, était aussi une artiste engagée. Retour en images sur la carrière de Jane Birkin.
La mythologie Gainsbourg-Birkin
Fille d'un grand résistant, David Birkin, décédé le jour des obsèques de Serge, et d'une actrice réputée, Judy Campbell, elle naît le 14 décembre 1946 à Londres. Elle a 17 ans quand elle fait ses débuts au théâtre.
Jane Birkin est remarquée au cinéma dans "Blow up", de Michelangelo Antonioni (Palme d'or à Cannes en 1967), où sa nudité fait scandale.
Elle a moins de 20 ans quand elle épouse le compositeur anglais John Barry, de 13 ans son aîné. Le couple a une fille, Kate. Il la quitte et elle décide de tenter sa chance à Paris. En 1968, sur le tournage du film "Slogan" de Pierre Grimblat, elle rencontre Serge Gainsbourg. À jamais unis dans l'imaginaire collectif, ils incarnent la créativité débridée d'une époque.
Quand elle arrive en France à la fin des années 60, son style tranche avec le côté soigné ("groomed") des Françaises. Les robes ultra-courtes de "party girl" deviennent alors sa marque de fabrique, lors de ses années avec Serge Gainsbourg.
Jane pose sa voix en 1969 - "année érotique" - sur le sulfureux "Je t'aime, moi non plus". Brigitte Bardot avait interdit la sortie de la version initiale dont elle était l'interprète, au moment de sa liaison avec "L'homme à la tête de chou". C'est un succès. En 1971, sort "Histoire de Melody Nelson", album-concept dessiné par Gainsbourg autour de Jane, échec commercial à sa sortie, devenu ensuite un classique.
En 1980, Jane Birkin quitte "Gainsbarre", noyé dans l'alcool, parfois violent. "Elle m'a jeté et c'était bien fait pour ma gueule, moi qui lui cassais la sienne", a-t-il lâché dans les Inrocks en 1987. Elle devient la compagne du cinéaste Jacques Doillon, pendant 13 ans, et a une fille avec lui, Lou. Souvent cantonnée dans des rôles de nunuches, elle entame sa reconversion dans le cinéma d'auteur. "Malgré les apparences, j'ai quelque chose d'infiniment triste en moi, un terrible sens de la culpabilité qui ne me quitte pas depuis l'enfance. Jacques a deviné ça en moi", expliquait-elle.
Sur tous les fronts
Sa relation avec Doillon ne l'empêche pas de continuer à chanter Gainsbourg. Et lui de continuer à écrire pour elle. Elle enregistre notamment "Baby Alone in Babylone" (1983), qui sera disque d'or. Mais ce n'est qu'à 40 ans passés, en 1987, qu'elle fait enfin ses débuts sur scène au Bataclan à Paris, enchaînant au Casino de Paris et à l'Olympia.
Artiste interprète féminine de l'année aux Victoires de la musique 92 en France, (puis récompensée d'une Victoire d'honneur pour sa carrière en 2021), elle est sur tous les fronts : elle joue au théâtre, donne des concerts en France et ailleurs, réalise un premier film "Oh! Pardon tu dormais" (sur un couple qui se déchire, inspiré par sa relation avec Barry).
En 2008, paraît le premier album dont elle a écrit tous les textes, "Enfants d'hiver". Elle récidivera en 2020 avec "Oh! Pardon tu dormais", un disque conçu avec le compositeur et interprète français Etienne Daho. Draguée par les marques (il y a même un sac Birkin chez Hermès), l'artiste s'est aussi engagée dans l'humanitaire et l'écologie. Mais elle revenait toujours à Gainsbourg, jouant ses morceaux en 2018 avec un orchestre classique: "Birkin Gainsbourg le symphonique".