"Il faut continuer à regarder le monde avec humour, compassion et sourire" - Le best-of de Boomerang
Revivez les plus beaux instants des entretiens de Boomerang cette semaine. Augustin Trapenard recevait le youtubeur et influenceur Squeezie, le comédien Gérard Jugnot, l'actrice Anouk Grinberg, la chorégraphe, plasticienne et metteuse en scène Gisèle Vienne et l'écrivain Jean-Marie Gustave Le Clézio.
Vous avez raté les meilleurs moments de Boomerang cette semaine ? Pablo Cotten les a mixés rien que pour vous :
Le Best-of de Boomerang du vendredi 27 novembre 2020
10 min
Squeezie
Le jeune vidéaste de 24 ans comptabilise aujourd'hui plus de 15 millions d'abonnés, ce qui en fait le plus gros youtubeur de France. Passionné, au départ par le monde du jeu vidéo, Squeezie est devenu un artiste éclectique, ne cessant de diversifier ses productions avec notamment la sortie de son premier album musical, en septembre, Oxyz. Retrouvez son entretien et son parcours dans Boomerang :
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Squeezie : "Mon succès je ne l'ai jamais vraiment compris. Le jour où je l'ai sûrement compris c'est quand j'ai commencé à me faire arrêter dans la rue il y a très longtemps par une personne. Les gens rigolaient à l'idée de me croiser et de me voir mais, surtout, ils me disaient "mec tu me fais rire, je passe un bon moment, c'est drôle ce que tu fais". À l'époque, ils avaient 11 ans, tous ceux qui me reconnaissaient, et c'est à partir de là que je me suis rendu compte que c'était réel.
On me dit souvent que je parle aux jeunes. Il paraît que je suis un de leurs modèles. Moi, je pense n'être qu'une distraction. Ces jeunes se font tous seuls, ils défient des codes pourtant déjà bien ancrés. Ils renversent ce qu'on leur avait toujours interdit de toucher comme des enfants turbulents. Ils ont appris à se déconstruire et à se reconstruire au profit de la tolérance et des libertés.
Je suis fier de faire partie de cette génération
📖 (Re)lisez les mots que Squeezie a tenu à adresser aux jeunes et à toutes celles et ceux qui le suivent chaque jour sur sa chaîne youtube :
Gisèle Vienne
Avec L'étang, sa nouvelle pièce qui réunira bientôt Adèle Haenel et Ruth Vega Fernandez, au Théâtre des Amandiers de Nanterre, Gisèle Vienne met à nouveau en scène ce don de faire parler les corps, les perceptions. La chorégraphe, plasticienne et marionnettiste était l'invitée de Boomerang :
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Gisèle Vienne : "Pour moi, la communauté, c'est l'humanité, c'est la planète. Ce que je ne comprends pas, c'est plutôt comment est-ce qu'on peut dissocier un humain du reste de l'humanité et de la planète ? C'est comme sur Photoshop, comme si on nous sélectionnait et comme si on était extraits. Vous n'êtes pas seulement le corps que je vois en face. Vous êtes tout votre environnement.
La grande violence, c'est d'extraire l'humain de l'humanité et de son environnement
Ce qui est beau, quand un corps est enragé, quand il est en colère, c'est qu'il n'est pas d'accord, c'est qu'il n'accepte pas ce qu'on lui inflige et ça veut dire, s'il est dans un tel état émotionnel, que ce qu'on lui inflige est ultraviolent. On n'est pas en colère de manière démesurée. On ne se lève pas des Césars parce qu'on n'a pas eu de récompense.
On se lève et on sort des Césars parce que la société, parce que certaines personnes vous ont infligé une violence inouïe et que c'est l'intelligence du corps qui parle, extraordinaire, se lève et s'exprime
On est tellement heureuses que ce soit possible, qu'il y ait cette intelligence là à l'œuvre. On a envie de l'entendre, de l'écouter et de l'adorer".
- La carte blanche de Gisèle Vienne :
Anouk Grinberg
La comédienne et écrivaine Anouk Grinberg vient de sortir "Et pourquoi moi je dois parler comme toi" (Le passeur éditeur) un recueil de textes écrits par des hommes et des femmes sujets à des troubles psychiques certes, mais qui, à leur façon, portent, perçoivent et écrivent le monde qui ne les entend pas suffisamment. Ce sont pourtant des personnes qui créent sans le savoir et qui, quand on les lit, contribuent à la beauté du monde. C'est un travail complémentaire au spectacle qu’elle jouera en 2020-2021.
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Anouk Grinberg : "On ne peut pas me mettre en boîte, j'en sortirai toujours. Je suis ça et ça, ça, ça et ça et personne n'a le droit de dire qu'on me connaît. C'est un bordel !
Je souhaite un monde relié, un monde où il y a de la chaleur, une intelligence commune malgré toutes nos différences, malgré tous nos instincts sauvages, c'est-à-dire faire un monde humain.
Je n'aurais jamais le désir d'avoir du pouvoir. La politique me dégoûte. Mais ce qui ne me dégoûte pas, c'est quand les hommes sont des hommes. Et la politique devrait devrait remercier les hommes d'être des hommes.
J'ai grandi en explorant les cultures alternatives liées souvent à la musique punk, au rock, au métal, à la techno qui sont autant d'endroits de créativité extraordinaires, des endroits de subversion extraordinaires. Donc, bien évidemment, on a besoin de les faire taire, moi j'ai besoin de les faire parler. Bien évidemment que les gouvernements, que les personnes qui veulent nous écraser la gueule avec des normes sociales ont besoin de faire taire cette jeunesse qui est si créative, si intelligente et qui exprime des besoins si forts.
La joie et l'amour c'est si étonnant, cet amour pour des gens qui ne les aiment pas parce qu'ils s'adressent à leur père, à leur mère, à leur sœur qui les ont fait tomber du monde. Et eux continuent de dire "Je suis là, je ne suis pas ce que vous croyez", ils ont une espèce de soleil à l'intérieur d'eux qui ne peut pas mourir".
- La carte blanche d'Annouk Grinberg sur les enjeux que suscite le rapport entre sécurité et libertés :
Gérard Jugnot
À l'occasion de la sortie de son livre "C’est l’heure des contes" (Flammarion) où il revisite les récits des héros des contes d’antan qui ont bercé notre enfance, le comédien était au micro d'Augustin Trapenard :
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Gérard Jugnot : "Faire un état des lieux, pour moi, c'est un règlement de comptes, l'heure des comptes sur ce que je pense sur plein de choses. Je dis simplement mon énervement, ma déprime par rapport à la malbouffe, par rapport à l'état de la planète, surtout la pollution, le climat, tout cela ça me déprime…
J'essaie de me saisir d'une certaine humanité, d'une certaine compassion, d'une certaine tolérance, d'une compréhension dans ce que je fais, je prends toujours des thèmes qui me permettent de comprendre la vie. L'avantage d'être acteur et metteur en scène, c'est qu'on se projette dans un personnage et on devient le reporter, l'avocat".
Jean-Marie Gustave Le Clézio
L'écrivain et prix Nobel de Littérature vient de sortir son tout dernier livre Le flot de la poésie continuera de couler dans lequel il nous invite à l'accompagner au travers de la beauté universelle des poèmes chinois originaire de l'ère des Tang, en même temps que la fulgurance d'une civilisation et de ses paysages. Le célèbre écrivain est venu raconter dans Boomerang :
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Jean-Marie Gustave Le Clézio : "Je crois que ce que nous avons désappris à voir, c'est que nous faisons partie de cette nature, nous n'en sommes pas éloigné.e.s. Nous ne sommes pas étrangers au monde, nous sommes une partie du monde. Et si les poètes de cette dynastie si riche, s'ils parlent de la nature, c'est aussi une façon de parler d'eux-mêmes et de parler de leur âme, de parler de leurs sentiments, de leurs espoirs, de leur goût pour l'immensité, pour l'immortalité et de leur goût pour les petites choses de la vie. C'est cette communion avec le monde extérieur qu'ils ont pratiquée.
Je ne suis pas quelqu'un d'apaisé. J'ai un certain âge, mais je considère que je n'ai pas les cheveux blancs de l'apaisement, que je n'ai pas le sentiment d'avoir appris quelque chose. Je suis vraiment toujours ému par la jeunesse parce que la jeunesse a cette compréhension instinctive de la vie. Je crois que les gens de ma génération ont besoin de fréquenter la jeunesse davantage.
Je crois que la poésie asiatique est absolument indispensable. La Chine a découvert cette vertu de la compassion grâce au bouddhisme. On en manque parce qu'on voit davantage le profit immédiat. On est dans une situation de darwinisme intellectuel.
Il faut continuer à regarder le monde avec humour, avec compassion, avec le sourire, une sorte de chanson aux lèvres
- La carte blanche de Jean-Marie Gustave Le Clézio sur le Liban :
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