Il y aura-t-il une gigantesque mine d'or à ciel ouvert en Guyane ?
Par Valentine Letesse, Sandy Dauphin
Le projet porté par un consortium russo-canadien pourrait créer 3 700 emplois en Guyane mais provoquer un désastre écologique dans la forêt amazonienne.
Il y aura-t-il une gigantesque mine d'or à ciel ouvert en Guyane ? La mine de la Montagne d'or serait située sur la commune de Saint-Laurent du Maroni. Son maire, Léon Bertrand, soutient le projet et en espère 3 700 emplois et des infrastructures en matière de route et d'énergie.
Une mine d'or et de travail
"J'ai des milliers de gamins aujourd'hui qui n'ont pas de travail." lance d’emblée Léon Bertrand, le maire de Saint-Laurent du Maroni et ancien ministre. Le projet porté par un consortium russo-canadien a d'ailleurs reçu le soutien en 2015 d' Emmanuel Macron, alors ministre de l'économie. Cette réserve de métal jaune pourrait être la plus importante de France. Une belle promesse pour le territoire guyanais, où plus de 10 000 personnes sont descendues dans les rues de Cayenne en mars dernier, assénées par la vie chère, l’insécurité et le chômage.
Catastrophe écologique ?
Le trou de 2500 mètres de long et de 400 mètres de profondeur n'est pas vu comme une richesse par France Nature Environnement. Comme d'autres associations, elle craint un nouveau désastre écologique dans la forêt amazonienne. Raymond Léoste, responsable juridique de FNE, s'explique, "pour récupérer l'or, on traite le minerai avec du cyanure. Donc les déchets vont rester sur place". Reste aussi beaucoup de questions, "on ne sait pas comment ces boues seront traitées, qui va assurer la surveillance, pendant combien de temps ? Qu'est ce qui va se passer si la digue cède comme au Brésil ?" demande le responsable de France Nature Environnement.
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De son coté, le maire Léon Bertrand est pragmatique. "J'aurais aimé comme tout le monde que la biodiversité, que les métiers verts dont on nous rabâche la création depuis des années puissent exister. Ce n'est pas le cas. Les engagements pris à l'époque non pas été tenus. Moi j'ai besoin d'aller vite car, au lieu d'avoir une catastrophe environnementale, nous risquons d'avoir une catastrophe humaine" explique l'ancien ministre. De son coté la compagnie minière a promis un débat au quatrième trimestre avec le public concerné dit-elle. À condition répond France Nature Environnement, que cette consultation soit organisée par une autorité indépendante, la Commission nationale du débat public.