INFOGRAPHIES - Comment doivent être répartis les 413 milliards d'euros de la loi de programmation militaire

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INFOGRAPHIES - Comment doivent être répartis les 413 milliards d'euros de la loi de programmation militaire

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Photo d'illustration d'un soldat français.
Photo d'illustration d'un soldat français.
© AFP - Jaap Arriens

"Historique". Voici le qualificatif employé par le ministre des Armées pour définir le budget de 413 milliards d'euros de la prochaine loi de programmation militaire, pour 2024-2030. Le texte est examiné depuis ce lundi à l'Assemblée nationale. Où va aller l'argent ? La réponse en infographies.

Les députés ont commencé à débattre ce lundi de la hausse sensible du budget des armées. Avec 413 milliards d'euros sur sept ans (2024-2030), l'enveloppe mise sur la table par le gouvernement pour cette nouvelle loi de programmation militaire (LPM) est en nette hausse (+40%) par rapport à celle adoptée sous le précédent quinquennat, adoptée bien avant le début de la guerre en Ukraine. "Il n'y a rien de trop", considère le ministre des Armées Sébastien Lecornu, qui défend pendant deux semaines la copie de l'exécutif.

L'objectif affiché est de moderniser l'armée, notamment sa dissuasion nucléaire, d'améliorer le traitement des troupes, de renouveler du matériel, mais aussi d'investir dans le cyber, le spatial et la maîtrise des fonds marins. Une trentaine de milliards d'euros doivent aussi servir à couvrir l'inflation. Une disposition prévoit le contrôle des activités d'anciens militaires au profit d'entités étrangères. Plusieurs articles mettent par ailleurs en musique "l'économie de guerre" promue par le président Emmanuel Macron, notamment les réquisitions au profit de la défense ou la constitution de stocks stratégiques de matières premières et composants. Mais comment va être réparti cet investissement ? Voici une analyse en infographies.

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Environ 65% du budget de cette LPM consacrés aux équipements

Selon le détail transmis à l'AFP, cette loi de programmation prévoit tout d'abord 98 milliards d'euros pour les effectifs, afin d'augmenter notamment le nombre d'hommes. Avant, ce budget était de 87 milliards. Les équipements, soit notamment les avions et blindés, représentent un investissements de 268 milliards d'euros.

La LPM entend aussi remédier à des faiblesses mises en lumière par le conflit en Ukraine. Environ 16 milliards d'euros (+45%), permettront d'augmenter les stocks de munitions et 5 milliards seront dédiés aux dispositifs de défense sol-air. L'accent est également mis sur les "nouveaux champs de conflictualité", comme l'espace (6 milliards, +40%) ou le cyber (4 milliards, +300%). Deux fois plus d'argent sera consacrés aux drones (5 milliards d'euros), 5 milliards au renseignement et deux milliards aux forces spéciales.

Si 400 milliards d'euros sont financés par des crédits budgétaires, 13,3 milliards le seront par des ressources extrabudgétaires, plus incertaines. Un amendement adopté en commission prévoit de les compenser si elles venaient à manquer.

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Des livraisons d'équipements en baisse par rapport à ce qui était prévu

Concentrons nous désormais sur le principal axe de dépense de cette loi de programmation militaire : les équipements. À l'intérieur de cette enveloppe de 268 milliards d'euros, le budget consacré à leur entretien grimpe de 40% (49 milliards d'euros), tout comme celui de l'entraînement des forces (65 milliards). Dans un cadre contraint, les différentes hausses d'investissements pour cette LPM conduisent à des décalages de livraisons de matériels à l'après-2030, "même si on ne revoit pas la cible pour autant", selon le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.

Les livraisons de 42 avions de combat Rafale prévues entre 2027 et 2030 sont étirées jusqu'à 2032. Les armées recevront 2.300 nouveaux blindés sur la période, soit 30% de moins que prévu auparavant. En 2030, l'armée de l'Air disposera de 137 Rafale contre un objectif initial de 185 et de 35 avions de transport A400M (contre 50), et la Marine ne pourra compter que sur trois des cinq frégates de défense et d'intervention.

Sébastien Lecornu dit "privilégier la cohérence sur la masse" afin de s'assurer que les matériels et militaires soient effectivement opérationnels. "On a longtemps rogné sur l'activité des forces et l'entraînement pour éviter des difficultés politiques et industrielles" en annulant des commandes de matériels, a-t-il déploré lors des auditions en commission.

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Un objectif de 275 000 militaires et civils d'ici à 2030

Concernant les effectifs, cette loi de programmation y alloue donc 98 milliards d'euros. Le but est d'augmenter le nombre d'hommes et améliorer les rémunérations pour les inciter à rester. D'après le site de l'État, Service-public.fr, "la cible en effectifs du ministère des armées est fixée à 275 000 à l’horizon 2030." Quant aux volontaires, "l'objectif est d'atteindre 105 000 réservistes au plus tard en 2035, soit un militaire de réserve pour deux militaires d’active."

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En 2030, le budget annuel de l'armée sera de 69 milliards d'euros

En 2023, le budget de la défense est fixé à 43,9 milliards d’euros. Il pourrait toutefois être abondé de 1,5 milliard supplémentaire d’ici à la fin de l’année. Avec cette quatorzième LPM, ce budget augmentera ensuite : de 3,1 milliards d'euros en 2024 ; 3 milliards d'euros en 2025, 2026 et 2027 ; 4,3 milliards en 2028, 2029 et 2030. Le budget annuel atteindra quasiment 69 milliards d'euros en 2030.

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Une LPM historique au niveau du budget

Depuis des années, les différentes LPM présentées par les gouvernements prévoient un budget en hausse. Mais avec des augmentations plus ou moins fortes. Celle pour 2024-2030 prévoit un investissement en hausse de 40% par rapport à la précédente, dont le budget était de 295 milliards. A titre de comparaison, la LPM de 2003-2008, avait un budget de 87 milliards d'euros.

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Les débats en première lecture de cette loi de programmation militaire vont s'étaler sur deux semaines, avec plus de 1.700 amendements déposés, avant un vote solennel le 6 juin.

L'invité de 6h20
7 min