Ingérence électorale : Washington prend des sanctions contre la Russie qui ne contre-attaque pas

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Ingérence électorale : Washington prend des sanctions contre la Russie qui ne contre-attaque pas

Barack Obama et Vladimir Poutine - Photomontage
Barack Obama et Vladimir Poutine - Photomontage
© AFP - Saul LOEB Natalia KOLESNIKOVA

Barack Obama a annoncé plusieurs mesures contre les services de renseignements russes. Poutine de son côté renonce à expulser des diplomates américains

Washington a pris des sanctions jeudi contre la Russie, accusée d'avoir d'avoir orchestré les piratages informatiques qui ont mené au vol et à la publication de milliers de mails de responsables démocrates, brouillant le message de la candidate démocrate Hillary Clinton. Donald Trump, a lui affirmé qu'il ne "croyait pas" à ces accusations.

Expulsion d'agents, sanctions économiques et opérations secrètes

Parmi ces mesures annoncées jeudi par Barack Obama, l'administration américaine prévoit l'expulsion de 35 agents des services de renseignement russes, ainsi que la fermeture de deux sites utilisés par ces services à New-York et dans l'Etat du Maryland, près de Washington.

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Les sanctions visent également directement les services de renseignement russes, le GRU et le FSB, qui feront l'objet de sanctions économiques, ainsi que des entreprises qui ont fourni "un soutien matériel" aux opérations informatiques du GRU. Les sanctions ne s'arrêteront pas là, a précisé le président américain, prévenant que les Etats-Unis prendront d'autres mesures ultérieures, y compris des opérations secrètes dont le public ne sera pas informé. Les mesures annoncées visent également le "niveau inacceptable de harcèlement" subi depuis un an par les diplomates américains à Moscou, de la part de la police ou des services de sécurité russes.

Le Kremlin nie, parle rétorsion, puis change d'avis

Le Kremlin a rejeté jeudi "catégoriquement" ces "accusations infondées" et a promis des mesures de rétorsion "adéquates" avant de de décider à la mi-journée de n'expulser personne. Alors que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, venait de proposer de déclarer persona non grata 31 diplomates de l'ambassade des Etats-Unis à Moscou et quatre diplomates du Consulat général américain à Saint-Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a voulu jouer la carte de l'apaisement et à déclaré "Nous n'allons pas tomber au niveau d'une diplomatie irresponsable", accusant Washington de vouloir "miner davantage les relations russo-américaines".

Quand Trump félicite Poutine...

Moins de 24 heures après une les sanctions prises contre Moscou par Barack Obama, le président élu des Etats-Unis Donald Trump a salué dans un tweet "l'intelligence" du président russe Vladimir Poutine

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Bien joué (de la part de V. Poutine) sur le report - J'ai toujours su qu'il était très intelligent!

Donald Trump a épinglé son tweet, de sorte qu'il apparaisse tête de son compte Twitter. Un message immédiatement retweeté par l'ambassade russe à Washington.

L'ex-candidat républicain à la présidentielle et ancien agent de la CIA Evan McMullin a déploré sur Twitter que Donald Trump "s'aligne du côté du plus grand adversaire de l'Amérique même quand celui-ci attaque notre démocratie". La sénatrice Claire McCaskill, membre de la commission de la Défense, a exprimé aussi sa surprise que "l'ENSEMBLE de la communauté du renseignement, la meilleure du monde entre nous, est d'accord pour dire que ce type (Poutine, NDLR) a essayé de perturber notre élection, et les Russes retweetent l'amour Trump-Poutine".

Une union internationale contre l'ingérence russe ?

Barack Obama a également lancé un appel à une sorte d'union sacrée internationale pour empêcher Moscou de s'immiscer dans les affaires intérieures étrangères, invitant les "amis et alliés" des Etats-Unis à "travailler ensemble pour contrer les efforts de la Russie visant à saper les bonnes pratiques internationales et à s'ingérer dans le processus démocratique".

A un mois de son départ de la Maison blanche, les sanctions décidées par Barack Obama s'opposent à la position pro-russe de Donald Trump, qui ne croit pas à l'ingérence de Moscou et veut réchauffer les relations américano-russes. Mais le président américain sortant sait aussi que beaucoup de responsables républicains ne partagent pas l'analyse de Donald Trump et sont favorables à des sanctions contre Moscou, à l'image de Paul Ryan, président républicain de la Chambre des représentants, qui a salué "une manière appropriée de mettre fin à huit ans de politique étrangère ratée avec la Russie [...], qui a affaibli l'Amérique aux yeux du monde".

► ALLER PLUS LOIN | Russie / États-Unis : les débuts d'une cyberguerre froide ?