Intensité de travail accrue, tensions nouvelles : les Français à l'épreuve du Covid
Par Maxime Debs
Malakoff-Humanis a interrogé environ 3 000 salariés du privé ayant travaillé dans les conditions imposées par l'épidémie. Il en ressort notamment le risque de voir les risques psycho-sociaux augmenter.
Bien sûr, la crise n'a pas été vécue de la même manière par tous les salariés, tout dépend du secteur d'activité. Que l'on travaille au bureau ou à l'usine, le ressenti n'est pas le même. Mais pris dans leur globalité, les chiffres sont ce qu'ils sont : un tiers des sondés estime que leur activité professionnelle s'est intensifiée depuis la crise. Près d'un quart (23%) pensent qu'elle empiète sur leur vie personnelle, quand 14 % déclarent subir plus de tensions au travail. La crainte de perdre son emploi née au moment du confinement, doublée du sentiment d'isolement, ressortent également.
12 % de salariés qui ont vu leur état de santé se dégrader
"On est dans un contexte qui pourrait pousser à l'augmentation de risques psycho-sociaux si on n'y prend pas garde" alerte Anne-Sophie Godon, en charge de l'étude chez Malakoff-Humanis. D'autant, précise le sondage, que même si majoritairement, les salariés sont conscients que leur entreprise s'est grandement mobilisée pour protéger la santé et l'emploi, seuls 4 salariés sur 10 se sont réellement sentis accompagnés psychologiquement par leur direction.
Plus embêtant encore, 12 % des personnes interrogées déclarent ouvertement que leur santé s'est dégradée depuis le début de la crise (contre 8 % seulement ayant constaté une amélioration). Pour Anne-Sophie Godon, "tout ça pourrait là aussi se traduire par plus d'arrêts maladies dans les prochaines semaines".

L'envie de changer de vie
Une chose est sûre : l'épidémie fait porter un nouveau regard à chacun sur son quotidien. Qu'il soit plus sain (plus de la moitié des sondés ont changé leurs habitudes alimentaires, sportives ou de sommeil), plus souple (83 % attendent de leur employeur, plus de flexibilité en termes de gestion du temps de travail post-confinement), ou ailleurs: 2/3 des salariés interrogés reconnaissent avoir au moins envisagé un changement de vie professionnelle pendant la crise.
* Enquête réalisée du 19 juin au 15 juillet sur 3 504 salariés du secteur privé (représentatifs des salariés français du secteur privé en terme de genre, âge, région, profession, secteur d’activité et taille d’entreprise)