
Du général De Gaulle après sa réélection en 1966 à François Hollande en 2012, tous se sont pliés à cette installation symbolique et au style un poil monarchique.
Charles de Gaulle et Georges Pompidou : sobre et solennel
En 1959, pour la première fois de l'histoire des Républiques françaises, Charles de Gaulle est investi dans la salle des Fêtes du palais de l'Élysée (et non plus dans le salon des Ambassadeurs ou le château de Versailles comme les précédents présidents). Le lieu est toujours resté le même depuis, comme ici en 1966 juste après sa réélection.
En 1969, Georges Pompidou reprend le même lieu et le même cérémonial très solennel. Difficile d'ailleurs de détecter le moindre mouvement chez lui comme chez les membres de son futur gouvernement pendant la cérémonie, mais si vous regardez attentivement, vous constaterez qu'il s'agit bien d'une vidéo et pas d'une photographie.
Valéry Giscard d'Estaing, une certaine détente
En 1974, le nouveau président rompt avec une tradition : il se présente aux Français en tenue de ville, sans porter le grand collier de la Légion d'honneur, utilisé depuis 1953. Jusqu'ici, le président sortant assistait à l'intégralité de la cérémonie, mais ce n'est évidemment pas le cas ici (puisque l'élection a lieu suite à la mort de Georges Pompidou), et ça n'arrivera plus jamais par la suite. Dans son discours, Valéry Giscard d'Estaing promet "une ère nouvelle de la politique française" (à partir de 1m30s).
François Mitterrand, la force des nouveaux symboles
Le président socialiste tout juste élu entend bien imposer sa marque à l'Élysée, et ce dès la cérémonie d'investiture. Contrairement à la tradition jusqu'alors, le président sortant Valéry Giscard-d'Estaing est raccompagné après la passation de pouvoirs à la cour d'honneur avant de quitter le palais de l'Élysée, et n'assiste pas à l'ensemble des cérémonies. François Mitterrand tient également à ajouter un détour au trajet habituel : il rend hommage, au Panthéon, à Victor Schœlcher, Jean Jaurès et Jean Moulin.
Jacques Chirac, la filiation gaullienne
Jacques Chirac va lui aussi ajouter un hommage personnel aux cérémonies plus globales, en se rendant, avant même le début de la cérémonie d'investiture, sur la tombe de Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises. Il fait une entorse à une autre tradition républicaine. Il n'y aura pas, ce 17 mai 1995, de réception à l'hôtel de Ville, et pour cause : le maire, c'était lui jusqu'à la veille.
Nicolas Sarkozy, un petit côté people
C'est à Georges Clémenceau et Charles de Gaulle que Nicolas Sarkozy choisit de rendre hommage lors de cette journée d'investiture, mais aussi aux 35 fusillés de la cascade du bois de Boulogne, où la fameuse lettre de Guy Môquet est lue par une lycéenne, avant une interprétation du Chant de partisans, là encore une référence appuyée à la Seconde guerre mondiale. C'est à l'Élysée qu'on constate un changement de ton, avec la présence de la famille du président élu, dont ses jeunes enfants parfois dissipés... Le tout rappelant un peu les cérémonies royales outre-Manche.
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François Hollande, le retour (un peu manqué) à la sobriété
Le nouveau président souhaitait une cérémonie sobre, mais on n'échappe pas comme ça au poids des traditions républicaines. Et d'ailleurs Jean-Louis Debré, le président du Conseil constitutionnel, instille lors de sa proclamation une bonne dose de solennité.
François Hollande décide lui de rendre son hommage plus personnel à Jules Ferry et Marie Curie, à l'éducation et à la science symboliquement (mais aussi, ce n'est pas innocent à un homme aussi bien qu'à une femme).
Et Emmanuel Macron ?
On ne sait pas encore quel style Emmanuel Macron imposera à l'Élysée pour cette première cérémonie en tant que président de la République. Ni ce qu'il dira lors du discours (certains évoquent une nomination du Premier ministre dès la fin de la passation des pouvoirs, mais elle ne devrait pas intervenir avant lundi). Reste à savoir si cette élection présidentielle si particulière aura une influence sur le déroulement de la journée...