Iran : ces grandes entreprises françaises menacées par la décision de Donald Trump

En quittant l’accord sur le nucléaire iranien, Washington va rétablir les sanctions contre les entreprises qui continueront à traiter avec Téhéran. Quatrième partenaire commercial de l'Iran, la France craint être pénalisée. PSA, Renault ou Total ont notamment très gros à perdre.
Depuis la levée des sanctions en 2015, de grandes firmes françaises avaient repris la direction de Téhéran. D’ici trois à six mois – délai fixé par le Trésor américain, elles devront en sortir, sous peine d’être de nouveau pénalisées par Washington.
PSA et Renault, un marché en plein essor qui risque de s'envoler
Pour PSA et Renault, c’est un gros coup dur. Avec respectivement 445 000 et 162 000 voitures vendues l’an dernier dans le pays, l’Iran est un marché clé pour les deux constructeurs. Peugeot s’octroie 30% du marché, Renault un peu plus de 10%. Récemment, les deux marques ont signé des accords pour construire de nouvelles usines sur le sol iranien.
Si elles ne sont pas implantées physiquement aux Etats-Unis, la décision de Donald Trump risque pourtant d’avoir de lourdes conséquences. PSA réfléchissait en effet à lancer un service d’autopartage aux Etats-Unis – projet auquel il pourrait être contraint de renoncer s’il souhaite rester en Iran – et la présence de Nissan, allié de Renault, sur le sol américain, fait craindre au groupe des sanctions automatiques.
Les contrats d’Airbus en suspens
C’est la même menace qui plane au-dessus d’Airbus. L’avionneur européen a enregistré plusieurs commandes de la part de compagnies iraniennes, désireuses de moderniser leur flotte, pour un volume total de 100 avions et un montant estimé à 10 milliards de dollars. Or, Airbus fait fabriquer de nombreuses pièces aux Etats-Unis, et Washington a donc le pouvoir de bloquer les permis. Ce qu’il ne se privera pas de faire : le département américain du Trésor annonce que les Etats-Unis n'autoriseront plus la livraison d’avions de ligne et de services aéronautiques à l’Iran après une période de transition de 90 jours.
Total espère une dérogation
Parmi les autres projets qui ont vu le jour ces dernières années, celui de Total est lui aussi menacé. L’an dernier, la major pétrolière française a signé un contrat d’exploitation à plusieurs milliards de dollars dans le plus grand gisement de gaz naturel au monde. Mais le PDG de Total avait anticipé la position américaine. Interrogé par les Echos au mois d’avril, Patrick Pouyanné avait annoncé qu’en cas de sortie de l’accord des Etats-Unis, il demanderait aux autorités américaines une exemption spécifique. Ce qui avait été accordé au groupe dans les années 1990.
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