Italie, Grèce, Autriche : l’obligation vaccinale fait son chemin chez nos voisins européens
Par Victor Vasseur
Si en France Emmanuel Macron reste opposé au principe d’obligation vaccinale pour lutter contre le Covid-19, plusieurs pays européens instaurent cette mesure pour une partie de leur population.
Il n’est pas question de rendre la vaccination anti-Covid obligatoire en France. Emmanuel Macron a rappelé son opposition à ce principe dans un entretien au Parisien mardi. Le président de la République préfère miser sur le pass vaccinal pour convaincre les derniers réfractaires. Si l'Organisation mondiale de la santé considère que la vaccination ne doit être rendue obligatoire qu'en "dernier recours", plusieurs pays européens se sont décidés à franchir le cap. Dernier en date : l'Italie, ce mercredi 5 janvier. Rome emboite ainsi le pas à la Grèce ou encore à l'Autriche. Une façon d'essayer d'endiguer la progression du virus, portée par le variant Omicron.
L'Italie impose la vaccination aux plus de 50 ans
Tous les plus de 50 ans devront avoir un parcours vaccinal complet à partir d'aujourd'hui. Cette mesure concerne déjà les enseignants, les membres des forces de l’ordre mais aussi les soignants. Il faudra à présent une preuve de vaccination ou d’immunité contre le Covid-19 pour entrer dans les bâtiments publics, les commerces non essentiels, les banques ou encore les salons de coiffure.
"Nous voulons freiner la courbe des contagions et inciter les Italiens qui ne se sont pas encore vaccinés à le faire", a justifié le Premier ministre Mario Draghi, après la décision du conseil des ministres mercredi. "Nous intervenons en particulier sur les classes d’âge qui sont le plus à risque d’être hospitalisées pour réduire la pression sur les hôpitaux et sauver des vies", explique-t-il.
28 millions d’Italiens sont concernés par cette mesure. Les réfractaires risqueront une amende de 100 euros, précisent les médias italiens. Entre 600 et 1.500 euros pour ceux qui iront travailler et qui ne sont pas vaccinés. 90% des italiens ont reçu au moins une dose de vaccin. Il reste encore six millions de réfractaires.
La Grèce vise les plus de 60 ans
En Grèce, la mesure va entrer en vigueur le 16 janvier. Les citoyens de plus de 60 ans qui n’ont pas reçu une première dose de vaccin seront passibles d’une amende de 100 euros, chaque mois. Le premier ministre grec a annoncé cette mesure en novembre. Dans le pays, neuf décès sur dix du Covid-19 concernent les plus de 60 ans. Les plus de 65 ans occupent la moitié des lits de réanimation. 69% de la population est totalement vaccinée, c’est l’un des plus faibles taux en Europe.
Depuis l’été dernier, en Grèce, les médecins, soignants et le personnel des maisons de retraites doivent obligatoirement être vaccinés.
En Autriche, 600 euros d'amende
Un autre pays européen se prépare à instaurer l’obligation vaccinale : l’Autriche. À partir du 1er février, les récalcitrants au vaccin devront payer 600 euros, tous les trois mois. Le gouvernement a annoncé cette mesure mi-novembre, une première alors en Europe. A cause d’une recrudescence de l’épidémie, l’Autriche avait imposé un reconfinement pendant 20 jours entre fin novembre et début décembre.
Ce sera le seul vaccin imposé à la population. 72% de la population est totalement vaccinée.
L’Allemagne n’est pas contre
Le projet est dans les cartons depuis plusieurs semaines. En Allemagne, 71% de la population totalement vaccinée (contre 74% en France, 81% en Espagne) et l’obligation vaccinale est vue d’un bon œil par le gouvernement. Le nouveau chancelier allemand Olaf Scholz y est favorable, et espère que la mesure entrera en vigueur en février. Il explique ne pas avoir d’autre choix, face au faible taux de vaccination et à l’augmentation du nombre de cas.
En Allemagne, les réfractaires à la vaccination sont nombreux et leur voix porte. Un seul vaccin est obligatoire dans ce pays, celui contre la rougeole, depuis mars 2020.
Des mesures drastiques sont mises en place depuis la fin d’année pour tenter de convaincre les récalcitrants. Les non-vaccinés contre le Covid-19 ont désormais l'interdiction d'aller dans les bars, restaurants, théâtres ou encore les cinémas.
Aux Pays-Bas et en Belgique, la question est sur la table, mais les mobilisations contre ces restrictions semblent refroidir les gouvernements respectifs.