"J’ai enfin l’espoir de guérir" : en Ukraine, la clinique mobile de MSF sillonne le Donbass libéré
Par Agathe Mahuet, Laurent Macchietti
En Ukraine, quatorze cliniques mobiles de Médecins sans Frontières parcourent les villages récemment libérés du Donbass. Elles sont accueillies avec soulagement par les habitants, qui pour certains attendaient des soins depuis plusieurs mois.
C’est la foule, devant la clinique mobile de Médecins sans Frontières à Drobysheve, un village du Donbass libéré en septembre de l'occupation russe. Et pour cause : les habitants n'ont pas eu accès à des soins depuis des mois. Dans ce village, défiguré par les bombardements, "il n'y a plus de courant. Il est impossible d'investir un local médical", explique Anatoly, qui représente l'ONG. "Les gens n’avaient accès à rien, jusqu’à ce que l’on arrive ! Pas de médicaments, pas de soignant. Et ce sont beaucoup de personnes âgées, qui ont des maladies chroniques", poursuit l'humanitaire.
En ce moment, 14 équipes sillonnent ainsi les villages du Donbass, à la rencontre des habitants isolés. Une présence qui rassure et soulage les habitants.
"C'est très difficile émotionnellement"
Seule une infirmière est restée au village tout au long de l’occupation. Natasha n’avait avec elle que quelques médicaments de base. "Les gens ici font du diabète, de l’hypertension. En ce moment, il y a aussi les virus de l’hiver, des bronchites. Et puis beaucoup ont des problèmes de thyroïde et d’asthme", énumère la soignante.

Cette clinique mobile est donc un soulagement pour elle et pour les habitants. Valentyna, 70 ans, qui monte dans le camion pour une consultation pour de l'eczéma et une thrombophlébite, se montre très émue : "J'ai enfin l'espoir de guérir !". La médecin Victoria, se rend compte qu'elle comble un vrai manque : "Ici, il n’y a même pas de pharmacie, et la plupart de ces villages sont isolés ! Il n’y a pas de transports publics, pas de bus". Dans l'équipe il y a aussi un psychologue, Oleks. "Les gens me racontent surtout leurs angoisses liées aux bombardements de ces derniers mois. Et puis la peur que ça recommence. C'est très difficile émotionnellement".