"Je vais mettre un autocollant pour dissimuler ma plaque" : des Mayennais se cachent pour les vacances

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"Je vais mettre un autocollant pour dissimuler ma plaque" : des Mayennais se cachent pour les vacances

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Des Mayennais se sentent obligés de masquer leur département sur la plaque d'immatriculation pour ne pas se faire rayer la voiture
Des Mayennais se sentent obligés de masquer leur département sur la plaque d'immatriculation pour ne pas se faire rayer la voiture

Quinze foyers de Covid-19 ont à ce jour été identifiés dans le département. Des habitants se font l'écho de voitures rayées ou de pneus crevés sur leur lieu de vacances.

Risqué de partir en vacances avec une plaque qui se termine par 53 ? En tout cas Stéphanie, Lavalloise qui s'apprête à partir en vacances, n'est pas tranquille, à tel point qu'elle a décidé de cacher le numéro. "Je vais mettre un autocollant pour dissimuler ma plaque", confie-celle qui dit craindre la "bêtise humaine" : "J’ai entendu pas mal de personnes autour de moi, qui connaissent des Mayennais qui sont partis en vacances qui se sont fait vandaliser leur voiture. Ou alors, on les a carrément refusé lorsqu’ils sont arrivés sur leur lieu de vacances." Selon l'Agence régionale de santé, quinze foyers ont à ce jour été identifiés en Mayenne.

"Juste pour partir un peu plus sereinement en vacances"

"Après j’enlèverai l’autocollant, je suis fière d’être Mayennaise", nuance Stéphanie : "C’est une belle région, il y a des gens super sympas Je remettrai mon 53, c’est juste pour partir un peu plus sereinement en vacances."

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"Je sais que ce n’est pas légal, mais je préfère être verbalisée plutôt que de me faire vandaliser ma voiture. On est stigmatisés, nous ne sommes pas tous atteints par le Covid en Mayenne"

Patrick, Mayennais de 57 ans, doit lui bientôt partir en vacances avec sa femme dans le Var, et il n'est pas non plus serein : "On se pose la question de savoir si on ne doit pas changer de plaque ou mettre quelque chose pour enlever le 53. Je ne sais pas comment faire. On n'est pas en sécurité", déplore-t-il au micro de nos confrères de France Bleu Mayenne. 

"Des voitures ont été abîmées, des gens ont été malmenés"

Yannick Favennec Becot, député de Mayenne, corrobore les propos de Stéphanie : "J’ai eu effectivement des témoignages qui sont arrivés à ma permanence parlementaire. Des voitures ont été abîmées, des gens ont été malmenés car ils étaient immatriculés 53", confirme l'élu, qui se dit "effrayé" et "scandalisé" par ces actes : "Je me demande parfois dans quel pays je vis. Pourquoi stigmatiser les Mayennais, des voitures immatriculées 53 ?"

Le député monte ainsi au créneau pour défendre la Mayenne : "C'est un beau département, où il fait bon vivre. Les Mayennais sont des gens formidables. Ils ont le droit aussi à passer quelques jours de vacances, s’ils le souhaitent, et d’être accueillis comme eux accueillent les gens qui viennent passer quelques jours de vacances dans notre département."

Néanmoins, Yannick Favennec Becot appelle à ne pas "céder à la pression" : "J’encourage les gens à être fiers d’être Mayennais, à arborer comme tout le monde leur plaque d’immatriculation, ne pas la cacher, et ne pas avoir honte."

France Inter avait précédemment eu des remontées d'actes similaires signalés en Alsace et dans l'Oise, importants foyers à l'époque du Covid-19.