Joe Biden élu président des États-Unis. L'ex-sénateur, ancien vice-président d'Obama a une longue carrière politique derrière lui. Retour en images sur 48 ans de politique qui l'ont mené au poste suprême.
Après une élection interminable, et un décompte des voix qui, comme prévu, a pris plus de temps que d'habitude en raison du nombre massif de votes par correspondance, Joe Biden est finalement élu 46e président des États-Unis. Après quatre jours de suspense, le candidat démocrate et ancien vice-président de Barack Obama a été donné vainqueur avec au minimum 273 grands électeurs, grâce à un succès dans l'État-clé de Pennsylvanie, selon les grands médias américains dont CNN et le New York Times.
Le démocrate, qui fêtera ses 78 ans le 20 novembre, va trouver une Amérique fracturée, qu'il va tenter de "guérir", comme il a guéri ses propres blessures. Retour sur 48 ans de carrière politique qui l'ont mené au poste suprême. Des années remplies de victoires, de bourdes et de drames personnels.
1972, le premier mandat
1972. Joe Biden a 30 ans, quand il devient sénateur pour la première fois en 1972 dans l'État du Delaware. Il parvient à l'emporter de justesse grâce aux votes de la communauté afro-américaine, avec qui il a su tisser des liens. Quelques jours avant son investiture, sa femme et sa fille d'un an meurent dans un accident de voiture. Joe Biden, anéanti, pense au suicide mais parvient à se relever et continue seul à élever ses deux autres fils.
1987, la première tentative
1987. Premier essai à la présidentielle. Joe Biden se lance dans la primaire démocrate. Mais il est rapidement accusé de plagiat. Il est accusé d'avoir repris à son compte le discours d'un homme politique britannique, Neil Kinnock, sans le citer. Face à ces accusations, Joe Biden opte pour une stratégie qu'il gardera toute sa vie : avouer ses torts et s'excuser. Il se retire de la course alors qu'il est l'un des favoris.
1987, président.... de la Commission judiciaire du sénat
1987-1995. Pendant huit ans, Joe Biden préside de la puissante Commission judiciaire du sénat. En 1991, il dirige notamment les auditions dans l'affaire Clarence Thomas et tentera de bloquer sa nomination à la Cour suprême, sans succès. Clarence Thomas est accusé par une de ses anciennes collègues, Anita Hill, d'harcèlements sexuels. La Commission enterre ce témoignage et refuse d'en entendre d'autres.
1994, co-auteur de la loi sur la criminalité
1994. Biden Crime Law. Joe Biden est le co-auteur de la loi sur la criminalité connue sous le nom de Violent Crime Control and Law Enforcement Act. Le texte est controversé au sein du parti démocrate car il augmente le nombre de policiers dans les rues et contribuerait à l'incarnation massive. Une loi soutenue à l'époque par le président Bill Clinton.
2000, une loi contre les violences faites aux femmes
2000. Joe Biden co-rédige une loi contre les violences faites aux femmes, le Violence Against Women Act. Elle permet notamment la création bureau spécial au sein du ministère de la Justice et alloue un budget pour enquêter sur ces crimes. Malgré des batailles législatives sur son statut juridique, elle est toujours en vigueur aux États-Unis. Joe Biden en a même fait un argument de campagne.
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2003, à l'Élysée
2003. Joe Biden reçu à l'Élysée par le président français Jacques Chirac. Année où les relations sont tendues entre les deux pays à cause du déclenchement de la guerre en Irak. Joe Biden est alors sénateur et vice-président de la Commission des Affaires étrangères.
2007, deuxième tentative
2007. Joe Biden se lance une seconde fois dans la primaire démocrate. En face de lui, le jeune Barack Obama et l'expérimentée Hillary Clinton. Sur cette image, lors d'un débat en 2007 en Caroline du Sud. Plus tard, une bourde, dont il est familier, va le contraindre à se retirer de la course. Joe Biden dit de Barack Obama :
"Vous avez le premier Afro-américain bien articulé, intelligent, propre et qui est beau à regarder."
Il s'excuse et abandonne. Mais cette gaffe est loin de lui porter préjudice car il se rapproche alors de Barack Obama pour s'excuser. Les deux hommes deviennent amis.
2008, vice-président
2008. Barack Obama choisit Joe Biden comme vice-président. Il sait que Biden saura parler avec tous les sénateurs qu'il connaît pour certains depuis trente ans. Joe Biden est un homme de compromis, un pragmatique qui sait écouter les deux camps.
2012, encore une fois vice-président
2012. Four more years. Barack Obama est réélu et repart avec la même équipe. Il garde Joe Biden en tant que vice-président. Tremplin pour la prochaine élection.
2015, mort de son fils
2015. Un nouveau drame frappe Joe Biden. Son fils Beau, désigné comme son héritier politique, procureur général du Delaware, meurt d'un cancer foudroyant. Après cette disparition, très affecté, Joe Biden décide de ne pas se présenter à la primaire démocrate en 2016, laissant Hillary Clinton face à Donald Trump.
2019, le programme commun "Built Back Better"
2019. L'un des talents de Joe Biden, c'est sa grande intelligence politique. Il sait qu'on ne peut pas gagner seul. Dès qu'il remporte la primaire démocrate, il se tourne vers ses adversaires d'hier, Elizabeth Warren et Bernie Sanders pour créer un programme commun. "Built Back Better" est un plan de relance qui mise sur l'énergie verte et veut notamment rendre l'université gratuite pour les familles les plus modestes. Pour le construire, Joe Biden, le modéré, a accepté de négocier avec la frange la plus à gauche de son parti.
2020, une campagne homérique
2020. Investi par le parti démocrate, Joe Biden se lance dans la plus grande course politique de sa vie : la présidence. La bataille contre Donald Trump est rude et longue. Le résultat prend du temps à émerger car les votes par correspondance ralentissent le processus de dépouillement. Mais Joe Biden a de la patience et de la persévérance et attend son heure. Ses points forts : l'empathie, le sens du compromis, sa connexion avec la communauté afro-américaine (et Barack Obama), son humilité – notamment face à la pandémie de Covid-19, pour laquelle il prône les mesures sanitaires les plus strictes –, ont fait la différence lors de cette élection. Et l'envie de se débarrasser de Trump aussi.