La France priorise mal les aides au développement qu'elle verse, favorisant l'accueil des réfugiés sur le territoire aux dépens du développement des pays moins avancés.
La France fait fausse route en matière d'aide au développement, selon un rapport publié ce lundi par l'organisation mondiale de lutte contre l'extrême pauvreté ONE. D'après le bilan du budget d'aides versées par la France en 2015, ces dernières sont mal distribuées.
La France a ainsi perdu une place, en 2015, dans le classement des pays qui aident au développement des pays les moins avancés, puisque la quatrième place revient désormais au Japon.
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L'aide au developpement de la France se trompe-t-elle de cible, le reportage de Bruce de Galzain
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Des aides mal réparties
ONE estime en effet que la France priorise mal les aides publiques de développement qui sont versées : même si la part versée aux pays les moins avancés (PMA) a fortement augmenté en 2015 (+11,6%), elle représente seulement 26,5% des aides totales. Un chiffre inférieur à la moyenne mondiale (29%), lui-même estimé trop faible "face aux réalités" : les besoins des PMA augmentent, notamment à cause de l'insécurité, les conflits et les catastrophes naturelles qui viennent s'ajouter à l'extrême pauvreté qui touche ces pays.
Pourtant, la part du budget d'aide au développement est de nouveau à la hausse, après plusieurs années consécutives de baisse.
Et surtout, l'ONG s'inquiète de la mauvaise répartition des fonds : la France a ainsi consacré une plus grande part de ce budget pour l'accueil des réfugiés en France que pour des projets humanitaires dans les pays les moins avancés. Selon ONE, notre pays "se trompe" de priorités.
Autre exemple : l'éducation. D'après le rapport, 70% des fonds qui y sont consacrés sont utilisés pour l'accueil d'étudiants et l'obtention de bourses d'étude pour venir étudier en France et non pour développer le système éducatif dans les pays concernés.
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Quatre milliards d'euros supplémentaires d'ici à 2020 ?
La publication de cette étude est aussi l'occasion pour ONE de rappeler que la France est encore loin des objectifs fixés au niveau international. Après quatre années de baisse consécutive le budget global doit augmenter de quatre milliards d'euros annuels d'ici 2020. Une promesse incertaine, au regard de la situation économique de la France, qui inquiète ONE : en période électorale, l'organisation souhaite que sa cause soit prise en compte par les différents candidats à l'élection présidentielle.