
La deuxième séance Interclass commence pour la 3.1 du collège Georges Rouault, dans le 19e arrondissement de Paris. Au programme, définition des angles et élaboration des groupes.
Interclass' : le carnet de bord de Quentin Vaslin avec les élèves du collège George Rouault, dans le 19è arrondissement de Paris (2/5)
Les élèves s’installent dans le CDI de madame Gramard. Ils ne sont pas très actifs. La mise en route est difficile. Pourtant, ce mardi là, ils vont devoir s’approprier le sujet pour pouvoir travailler en plusieurs groupes sur le monde carcéral.
Elena Pavel, professeur principale de la 3.1 du collège Georges Rouault, élabore les groupes de travail.
13 sec
Avant d’arriver à créer les fameux groupes, le corps enseignant et les journalistes du programme Interclass ont pris leur mal en patience. Les prises de parole sont timides. L’équipe doit prendre les choses en main. Pour traiter le mieux possible un sujet, il faut en dégager plusieurs angles. Une notion chère aux journalistes, que certains élèves de troisième connaissent depuis leur participation au projet l’an dernier. Pour d’autres, c’est moins évident.
Comprendre l’angle journalistique
Edouard Zambeaux prend les choses en main :
“Dans la grande question carcérale, il y a des plus petites questions, qui vont nous permettre de traiter le sujet avec différents angles d’approches, de rentrer dedans via plusieurs portes“.
Avant qu’ils ne soient répartis en groupe par leur professeure principale, le journaliste de l’émission Périphéries explique aux élèves ce qu’est un angle tout en leur donnant quelques pistes.
Edouard Zambeaux explique la notion d'angle aux élèves de la 3.1 du collège Georges Rouault.
18 sec
Les conditions de vie, la santé, l’alimentation, l’éducation, le tableau dressé par Edouard est vaste. La classe s’anime. Les langues se délient.
Les élèves s’interrogent
Nour se demande comment on “soigne les gens atteints d’un cancer.“ Globalement, les interrogations sur la santé dans les prisons reviennent souvent, notamment pour les filles. Eva et Naïa questionnent sur “les conditions de détention des femmes enceintes.“ Le pourcentage des prisonnières n’est que de 3,5% dans notre pays, sur 68 000 détenus. Mais pour des jeunes femmes, le sujet est légitime.
Elles seront toutes les trois dans le groupe des droits et de la santé. Vincent lui, toujours aussi inspiré, s’intéresse au droit de vote des détenus. En cette année électorale, qu’il se pose la question est une bonne chose, remarque l'équipe pédagogique. Il rejoint les filles dans le groupe de la santé et des droits.

“ Comment les parents des mineurs ont-ils réagi à l’incarcération de leur enfant et comment est-ce qu'ils restent en contact avec lui ? “
Aïsse soulève un point important : le quotidien des adolescents de leur âge en prison. Théodore lui aimerait connaitre les conditions de vie en général, notamment au niveau de l’hygiène. Beaucoup de jeunes de leur génération sont influencés par les images des films ou des séries, souvent américaines. Découvrir la réalité peut leur faire du bien. Parfois, elle est bien différente de ce qu’ils imaginent. Ce moment de réflexion collectif est très important. C'est à partir du questionnement des collégiens que l'équipe encadrante va définir les thèmes des reportages.
Place au travail de groupe
“Réinsertion“, “conditions de détention“, “droits des prisonniers“ et “liens entre l’intérieur de la prison et l’extérieur“ sont les quatre angles qu’approfondira la 3.1. Chaque groupe est composé de six ou sept élèves et accompagné de l’un des journalistes pour l’élaboration du reportage. Le travail peut commencer réellement. Pour la troisième séance, Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté, va venir se faire interviewer par la classe. Leurs questions devront être prêtes. Ce sera une belle occasion de satisfaire leur curiosité.
► ECOUTER AUSSI | Interclass', c'est aussi une rencontre tous les dimanches matins avec les équipes qui participent au projet.