L'école des migrants d'Ivry termine tranquillement l'année scolaire

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L'école des migrants d'Ivry termine tranquillement l'année scolaire

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Les élèves ont une semaine pour préparer leur exposition et raconter ce qu'ils ont dessiné
Les élèves ont une semaine pour préparer leur exposition et raconter ce qu'ils ont dessiné
© Radio France - Mathilde Dehimi

La première année scolaire complète se termine tranquillement dans l’unique école existante dans un centre d'accueil pour migrants. Elle est ouverte depuis février 2017 pour répondre le plus rapidement possible à l’obligation de scolarité des enfants entre 6 à 16 ans.

L'école se situe à l’intérieur du centre d’hébergement d’urgence d’Ivry-sur-Seine, géré par Emmaüs Solidarité et réservé aux primo-arrivants familles et femmes seules. Le centre accueille également des familles roms.

Actuellement, 45 enfants y sont scolarisés dans quatre classes pour quelques jours ou quelques mois. En moyenne, les familles restent deux mois avant d’être réorientées vers un CADA, pour les demandeurs d’asile ou faute de places, vers un centre d’orientation.

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Certains enfants étaient scolarisés dans leur pays, d’autres découvrent à Ivry le milieu scolaire. 

L’école permet d’apprendre les bases du français mais aussi les règles d’une classe : rester assis, respecter les horaires, enlever son foulard en cours… 

Pendant une semaine, dix élèves du centre ont participé à un atelier Unicef photo et vidéo. Leurs dessins et photos seront exposés en septembre. L’occasion d’exprimer ce qu’ils ressentent. Shoukayra, 18 ans, a fui les Talibans

Dans mon premier tableau, j'ai dessiné une femme en burqa, c'est l'histoire des femmes afghanes qui ne peuvent pas s'exprimer, qui souffrent et ne sont pas libres... Ensuite, j'ai peint une figure sans voile, sans bouche mais avec des yeux ouverts vers la vie... Sans bouche, c'est parce que je me sens encore coincée ici car je ne parle pas bien français.

Les élèves progressent très vite. 

Selon le directeur Stéphane Paroux,

ils vont mettre six mois à un an pour apprendre les bases du français.

Tout comme Bruno Morel, le directeur général d’Emmaüs Solidarité, il s’interroge sur l’intérêt de dupliquer ailleurs cette école expérimentale. Une nécessité disent-ils sur le parcours migratoire des enfants, car l’école leur permet de s’occuper et de se structurer à leur arrivée en France mais il faut vite ensuite les orienter vers des écoles ordinaires dans des classes adaptées.