L'économie circulaire a le vent en poupe : 6 Européens sur 10 revendent des biens d'occasion
Par Agnès SoubiranL’Observatoire Cetelem publie jeudi une grande enquête réalisée dans 17 pays européens sur l’économie circulaire.
Dans "économie circulaire", il y a d’abord "économie". Les Européens se sont pleinement saisis de ce concept. Six Européens sur dix, et même huit sur dix pour les moins de 35 ans, déclarent avoir mis en vente des biens d’occasion au cours de l’année. Résultat, des gains non négligeables : 77 euros en moyenne par mois, 115 euros pour les Britanniques, 27 euros pour les Hongrois. La France se situe juste en-dessous de la moyenne à 67 euros par mois.
Les disparités sont géographiques : les pays de l’Est sont moins actifs sur le marché de la seconde main. Générationnelles, aussi, avec les plus de 50 ans qui préfèrent encore donner que revendre. Enfin les hommes sont plus présents que les femmes sur ce marché.
Gagner de l'argent, lutter contre la surconsommation
Vendre ses vêtements, son vieux portable ou une table dont on ne se sert plus a un double objectif. Gagner de l’argent, notamment en période d’inflation et participer à un cercle vertueux pour lutter contre la surconsommation en donnant une seconde vie à un produit. Une manière de "consommer intelligent", explique Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’Observatoire Cétélem. "C’est une tendance de fond et qui va s’accentuer dans les années qui viennent. Il n’y aura pas de retour en arrière. Les sites Internet ont bien sûr accéléré la tendance, particulièrement durant les confinements". Parmi les sites les plus prisés par les Français, figurent de nombreux sites de produits d’occasion : Le Bon coin, Rakuten, Back Market, eBay etc.
Plus anecdotique mais réel : vendre des objets dont on ne se sert plus permet de désencombrer sa maison et de vivre dans un environnement plus zen.
Que devient l’argent gagné ?
Pour 44% des vendeurs, il s’agit d’acheter d’autres produits dont ils ont besoin. Il y a donc "une notion de nécessité", souligne Flavien Neuvy. Signe de la morosité ambiante, 36% mettent d’ailleurs l’argent de côté.
10% des vendeurs disent également dépenser l’argent pour se faire plaisir. Exemple courant : revendre son portable pour en acheter un plus performant ou sa console de jeux pour se procurer le dernier modèle.
Consommateur-vendeur mais aussi consommateur-acheteur de produits d’occasion, cette façon de consommer marche dans les deux sens. Flavien Neuvy s'interroge, "avec l’économie circulaire, la consommation tourne-t-elle en rond ou tourne-t-elle rond ?"