
La justice a nommé Rachel Lambert tutrice de son mari Vincent Lambert. Hospitalisé depuis 2008 au CHU de Reims après un accident de la route, Vincent Lambert se trouve dans un état végétatif selon des experts. Sa famille se déchire sur son sort. Ses parents veulent le garder en vie, contre l'avis de son épouse et des autres membres de sa famille.
Rachel Lambert a été nommée tutrice pour une période de 10 ans, "une décision qui restaure la place de l'épouse" selon Me Gérard Chemla, avocat du neveu de Vincent Lambert, qui lui aussi souhaite l'arrêt des soins et de l'hydratation de son oncle, comme l'épouse de Vincent Lambert.
Dans son jugement, le juge désigne l'UDAF (Union départementale des associations familiales) de la Marne comme "subrogé-tuteur", sorte de tuteur suppléant .
Selon le juge, "l'état de santé" de Vincent Lambert "tel que décrit par l'expert permet d'envisager une mesure de tutelle de 10 ans en ce sens que l'altération de ses facultés personnelles n'apparait manifestement pas susceptible de connaître une amélioration selon les données acquises de la science".
Un revers pour les parents
Le CHU de Reims, soutenu par les parents, catholiques traditionalistes farouchement déterminés à maintenir en vie leur fils, avait demandé la nomination d'une tutelle pour "déterminer un référent qui pourrait représenter légalement" le patient. Cette décision représente un échec pour les parents, des catholiques traditionnalistes qui souhaitaient le transfert de leur fils dans un autre établissement.hospitalier. Ils espéraient récupérer cette tutelle et n'excluent pas de faire appel de cette décision .
a juge n'a pas suivi les réquisitions du procureur qui avait demandé la désignation d'un tuteur extérieur à la famille, auquel seraient associés deux subrogés-tuteurs, dont Rachel Lambert.

Je ne comprends pas la juge des tutelles, je suis surpris et déçu de cette décision qui nous fait stopper au milieu du gué a réagi l'un des avocats des parents, Me Jean Paillot, interrogé par l'AFP.
Cette décision ne changera pas le quotidien de Vincent Lambert
Le CHU de Reims , qui avait demandé que soit désigné un référent légal, maintient les traitements, contrairement aux différentes décisions de justice, la dernière étant celle de la Cour européenne des droits de l'homme en juin 2015.
Les médecins avaient dit subir des pressions et le tribunal administratif de Chalons en Champagne leur avait donné le droit de le maintenir en vie en vertu de leur indépendance professionnelle.
La place de l'épouse de Vincent Lambert est donc légitimée ce jeudi, mais la vie de cet homme en état végétatif dont l'état ne peut que se dégrader selon les experts médicaux , va se poursuivre dans sa chambre d'hôpital, en attendant sans doute d'autres batailles judiciaires.
