L'heure de dire au revoir aux grands open spaces a-t-elle sonné ?
Par Claire ChaudièreDans certaines entreprises, l'avenir des open spaces est remis en question, car ils pourraient favoriser la propagation du coronavirus. Ce qui n'annonce pas forcément le retour au bureau individuel.
Faut-il brûler les open spaces ? Déjà critiqués par de nombreux salariés, ils sont désormais sur la sellette car ces espaces de travail partagés, parfois très vastes, pourraient faciliter la propagation du coronavirus. Une partie d'entre eux ne survivront pas à la crise sanitaire que nous traversons. Le port du masque y sera obligatoire dans les prochains jours, et la présence de plexiglas ne dispense pas du port d'un masque, selon le secrétariat d'État à la Santé au travail.
L'avenir de ces espaces est d'ailleurs inscrit à l'ordre du jour des négociations dans certaines entreprises dès cet automne, parfois associé aux négociations sur le télétravail. L'heure de dire au revoir aux grands open space a peut-être sonné.
Difficulté de concentration, de cohabitation parfois, et impossibilité de distanciation sociale pour répondre aux normes sanitaires, pour Serge Gianorsi, délégué central Force Ouvrière chez EDF, "il faut en finir avec les open spaces". Ces espaces sont de plus en plus anxiogènes. Il rappelle qu'ils étaient déjà rejetés avant la crise sanitaire et il portera cette revendication dès la rentrée de septembre. "Nous souhaitons du re- cloisonnement des espaces, beaucoup de pays reviennent en arrière, l'employeur s'y retrouvera en terme de productivité" estime Serge Gianorsi.
Des open spaces à rayer de la carte. La demande resurgit effectivement, comme le confirme Audrey Richard présidente de l'association nationale des DRH, mais un retour en arrière total est - selon elle - absolument illusoire. "Ce n'est pas en étant en bureau individuel qu'on travaillera efficacement en équipe. Donc ça m'étonnerait que les entreprises retournent vers cela, elles ont d'autres choses à inventer", explique Audrey Richard.
La solution, selon certains employeurs, serait un panachage de différents types d'espace : bureaux partagés mais de plus petite taille, avec moins de 10 personnes, quelques bureaux individuels et parallèlement plus de postes de travail non attitrés. Leur arrivée risque elle aussi de susciter de nouveaux débats.