Dans une vidéo, la princesse de 32 ans assure être maltraitée par son père, et annonce son projet d'évasion, qui a tourné court. Elle est aujourd'hui introuvable, et plusieurs associations, dont Human Rights Watch, réclament des explications.
C'est une histoire rocambolesque, qui n'a rien à envier aux plus tordu des scénario de films, et dans lequel des Français sont aujourd'hui impliqués. L'affaire date de février : une jeune femme publie une vidéo dans laquelle elle annonce vouloir fuir son pays où elle est maltraitée... À l'image, la jeune femme a le regard fatigué. Elle s'appelle, dit-elle, Latifa al-Maktoum, elle a 32 ans et c'est la fille de l'émir de Dubaï, Cheikh Mohammed ben Rachid Al Maktoum.
Elle dit avoir été emprisonnée, torturée sur ordre de son père, et annonce sa fuite. Le ton est assez inquiétant, elle y explique que c'est peut-être (et c'est le cas pour l'instant) la dernière vidéo qu'elle publie : "si vous regardez cette vidéo, ce n'est pas vraiment bon signe. Cela signifie que je suis soit morte, soit dans une situation très difficile.__"
La jeune femme explique également que cette vidéo pourrait être son assurance-vie, puisque "tout ce qui compte pour [son] père, c'est sa réputation, il est capable de tuer pour protéger sa réputation. Cette vidéo peut me sauver la vie."
Le 24 février, Latifa al-Maktoum a effectivement fui Dubaï sur un voilier, accompagnée d'une amie finlandaise et d'un Français, qui affirme être un ancien agent de la DGSE. La tentative d'évasion est stoppée net quelques jours plus tard, au large de Goa : les gardes-cotes indiens interceptent le bateau et remettent ses trois occupants aux autorités émiraties.
Les deux étrangers sont expulsés quelque temps plus tard, mais pas de nouvelles de la princesse, introuvable. À Dubaï, après le silence, on assure qu'elle va bien, qu'elle a été abusée par un escroc, et qu'il s'agit d'un complot visant à nuire à l'image de l'émirat. Un autre Français a été interpellé depuis au Luxembourg. Il a été arrêté sur demande d'Interpol : recherché pour enlèvement par les émirats, il risque la prison à vie s'il est extradé à Dubaï.