L'ouest de Mossoul coupé du monde
Mossoul, en Irak, est divisée en deux. En attendant la libération, des habitants de la zone occupée par le groupe État islamique tentent de franchir le fleuve vers l'est.
A Mossoul, le fleuve le Tigre sert de frontière naturelle entre la partie ouest contrôlée par les djihadistes du groupe État islamique, qui font régner la terreur au sein de la population, et la partie Est, libérée par les forces irakiennes. Omar Ouahmane, notre envoyé spécial à Mossoul, a rencontré un habitant qui reste en contact avec des personnes coincées de l'autre côté du fleuve.
L'ouest de Mossoul attend l'assaut libérateur
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Les habitants affamés
Dans l'ouest de Mossoul, ces habitants sont confinés. Les cinq ponts qui permettaient de traverser le Tigre à l'intérieur de la ville ont tous été détruits et l'essence, la nourriture et les produits de première nécessité se font rares. Les témoignages recueillis par Omar Ouahmane font état de prix extrêmement élevés pour des denrées telles que le sucre ou le fioul pour se chauffer et de nombreuses familles tentent de traverser le fleuve par leurs propres moyens pour rejoindre la partie libérée de la ville. Sous risque d'exécution par les forces du groupe EI.
"On meurt de faim, on n'a plus rien à manger. Depuis hier, le kilo de sucre est à douze euros. Le jerricane de 18 litres d'essences coûte 90 euros. Le jerricane de fioul pour le chauffage : 100 euros. Si la situation dure plus de quinze jours, ce sera catastrophique."
Mais s'il semble en bonne voie, la libération de cette partie de la ville par la coalition se fait attendre. Pour le général Stephen Townsend, numéro un de l'armée américaine en Irak, les villes de Mossoul et de Raqqa devraient être libérées dans les six prochains mois. A l'agende de presse américaine AP, il a déclaré : "Dans les six prochains mois, je pense que nous verrons les deux batailles se terminer."
Les forces irakiennes ont repris fin janvier le contrôle de tous les quartiers de Mossoul situés sur la rive orientale du Tigre et doivent désormais reprendre la partie ouest de la ville. L'Etat islamique s'était emparé de Mossoul en juin 2014.
Pour Raqqa, la situation s'avère plus compliquée, l'armée attend de pouvoir isoler la ville, dans les semaines à venir, avant d'attaquer, parce que "prendre [la ville] et la tenir, ce sera dur" prédit Andrew Tabler, spécialiste de la Syrie au Washington institue for Near East Policy.