La Cheffe, roman d'une cuisinière : Marie N'diaye passe à table

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La Cheffe, roman d'une cuisinière : Marie N'diaye passe à table

Par
Maire N'Diaye
Maire N'Diaye
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Que se passe-t-il dans la tête, la vie et le cœur d'une femme toute entière dévouée à son art, la cuisine ? Marie N'Diaye déploie tous ses talents d'écriture.

Son roman à paraître en ce début octobre s'appelle, La Cheffe, roman d'une cuisinière (Gallimard).

Apprécierez-vous jusqu'à la dernière goutte l'histoire de cette femme, grande toque du sud-ouest, qui de supporte rien d'autre que d'être derrière ses fourneaux à la recherche du meilleur accord possible ? Elle ne supporte pas plus les éloges que les critiques. Ne vit que pour l'intuition de mettre une pincée de verveine sur un émincé de pêches pour en faire une tarte.

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Marie N'Diaye :

Ça fait longtemps que la cuisine m’intéresse concrètement. Je suis arrivée à un niveau de connaissance de cette matière que je n’avais pas il y a dix ou quinze ans. Je n’ai pas amélioré mes compétences mais mes connaissances.

Je n’enquête pas, ce n’est pas ma manière de travailler, je ne suis jamais entrée dans une cuisine de restaurant. Je ne regarde pas non plus les émissions de téléréalité.

Je cuisine de tout ; on ne peut le faire qu’avec plaisir. J’aime cuisiner le salé et la viande principalement. Le sucré m’intéresse moins, c’est trop complexe, et mon goût me porte vers le salé. Le lexique de la cuisine me plait beaucoup, les associations de mots, les mots de la technique comme braiser, parer, abaisser…

Dans ce roman j’essaye de comprendre ce qui anime une personne, à préparer des quantités de repas, à sacrifier une partie importante de sa vie à ça. Cette cheffe a pour but et désir de s’effacer derrière sa pratique, elle parle peu, ne dit rien de ce qu’elle fait et n’aime pas qu’on fasse devant elle l’éloge de sa cuisine car ça lui semble presque indécent. Elle n’aime ni les éloges ni les propos intellectualisant. Elle fuit la lumière, elle la trouve même avilissante, pas du tout en accord avec ce qu’elle essaie de faire. Ce n’est pas tout à fait mon cas puisque je suis devant vous et votre micro. Pour cette cheffe, il s'agit d'une volonté d’exacerbation d’un idéal artistique, que seule l’œuvre soit.

Cette femme dont on ignore nom et prénom jusqu’à la fin, va réussir, devient prospère et reconnue. Mais ça ne la satisfait pas, ce n’est pas ce après quoi elle court. Donc elle disparaît pour revenir autrement et différemment et réussir de nouveau.

Rencontre avec Marie N'Diaye, entre Berlin, le sud-ouest et Paris :

Marie N'Diaye
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Marie Ndiaye
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Bibliographie sélective

  • La Cheffe, roman d'une cuisinière, Gallimard, 2016
  • Ladivine , Gallimard, 2013
  • Les grandes personnes , Gallimard, 2011
  • Trois femmes puissantes, Gallimard, 2009 - prix Goncourt
  • Mon cœur à l'étroit, Gallimard, 2007
  • Papa doit manger, Minuit, 2003
  • Rosie Carpe, Minuit, 2001
  • La Sorcière , Minuit, 1996
  • En famille, Minuit, 1991
  • Comédie classique, P.O.L., 1987
  • Quant au riche avenir, Minuit, 1985