Pendant que la violence se déchainait dans la cité millénaire, ses membres opposaient chant et musique. Ils chantent désormais au-delà des frontières syriennes, et notamment en France, après l'avoir fait sous les bombes.
Aujourd'hui, les armes se sont tues, mais le quotidien des Alépins reste précaire car la reconstruction est lente. La chorale d'Alep, elle, continue de se produire pour porter un message d'espoir.
Car même au plus fort des combats, la chorale d'Alep n'a jamais cessé de chanter. Y compris quand le toit de la cathédrale St Elie s'est effondré après un bombardement en août 2012. Pour ses membres, la chorale est devenu un refuge, une façon de s'évader et de rester humain, raconte Maryam Alo, professeur d'université : "Sous les bombes, chacun laissait sa maison, on se réunissait pour oublier un peu ce qui se passait dehors. Moi, mes enfants, ma famille, mes parents, on est toujours restés à Alep. Alep ne va pas revivre : elle vit."
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Mais la reconstruction avance lentement pour Alep, défigurée par la guerre. Le père Janji, qui encadre la chorale, assure qu'il y a encore "beaucoup de défis, beaucoup de souffrance encore. Il y a encore de la pauvreté, des personnes handicapées à cause de la guerre. Nous avons besoin, vraiment, de prières aussi, pour ne pas se démoraliser."
"Quand il y a des bombes, on chante"
Sur place, les habitants d'Alep se débrouillent comme ils peuvent pour vivre au jour le jour et gérer les pénuries, ajoute Anouar Sabbagh, un commerçant de la ville : "les gens qui restent à Alep, ils vivent leur vie. S'il n'y a pas d'électricité, on cherche autre chose, on utilise des bougies. Il n'y a pas d'eau, pas d'électricité, mais malgré tout ça on reste à Alep. Quand il y a des bombes, avec ma femme, je joue du piano, et avec mes enfants, on chante dans la maison... Espérons que cette guerre soit finie !"
Raison de plus pour les membres de la chorale de continuer à chanter, pour montrer que l'âme d'Alep, même meurtrie, reste bien vivante.
La chorale d'Alep se produit ce mardi soir à Strasbourg, jeudi 18 octobre à Lyon, vendredi 19 à Marseille, samedi 20 à Toulouse, dimanche 21 à Lourdes et mardi 23 à Paris.