La fièvre populaire serait-elle en train de gagner les supporters russes ?
Par Franck Ballanger
Après sa large victoire face à l'Arabie Saoudite, la Russie semble avoir levée les doutes quant à sa capacité à performer dans ce mondial. Jusqu'ici méfiants et indifférents au sort de la sélection nationale, les Russes et leur président sont aujourd'hui plus que jamais derrière leur équipe. Mais jusqu'à quand ?
Vous pouvez chercher dans tous les magazines, sur Internet et même sur le darknet, vous ne trouverez pas une seule photo de Vladimir Poutine avec le maillot rouge de l’équipe de Russie de football… Il est très simple d’attraper des images ou des vidéos du président en train de pêcher torse nu, de Vladimir en tenue de judoka, de Poutine face à un ours, et du président Vladimir Poutine avec le maillot de l’équipe russe de hockey, mais pas avec celui de la Sbornaya, le surnom de la sélection russe de foot.
La victoire 5 à 0 en match d'ouverture contre l’Arabie Saoudite a un peu changé la donne. Dès après le match, en pleine conférence de presse, Stanislav Tcherchesov, l’entraîneur national a ainsi reçu un coup de fil. À sa tête tout le monde a compris que c’était important. Il s’est absenté quelques secondes et lorsqu’il est revenu, il a expliqué qu’il venait de recevoir les félicitations du patron du Kremlin pour la victoire, avant de préciser : "Il nous a dit que nous devions continuer de cette manière".
Le soutien populaire semble donc un peu plus marqué, y compris celui de Vladimir Poutine. Car avant cette Coupe du monde il y avait de la méfiance, pour ne pas dire de la méfiance à l'encontre de cette équipe russe. Ce qui se passe, c’est que comme partout dans le monde : quand les résultats sont là, le public suit. La liesse populaire commence donc à prendre. On ne voit encore que très peu de maillot rouge, mais le russe de la rue, presque étonné de voir son équipe aussi bien rentrée dans le mondial, a envie d’y croire.
Désormais, le sentiment qui domine chez les supporters, avant de rencontrer l’Egypte ce soir à Saint Petersbourg, c’est la peur que le château de cartes s’écroule, à l'image d'Andrei :
Andreï, supporter russe, veut y croire avant le second match de la Sbornaya.
18 sec
C’est compliqué, finalement, la vie d’un supporter. Quand ça ne va pas, ils veulent des victoires et quand les victoires arrivent, ils se mettent à avoir peur de perdre. Dimitri, lui applique la méthode de la pensée positive :
Dimitri veut croire à une large victoire face à l'Egypte.
15 sec
Avant le début de la Coupe du monde, Vladimir Poutine n’a pas dit que la Russie allait remporter la compétition. Il a seulement affirmé que la Sbornaya allait se battre « jusqu’au bout ». Si Stanislav Tcherchesov veut recevoir d’autres coups de fil du président, il va devoir faire passer le message à ses joueurs.
Le match mardi soir contre l'Egypte de Mohammed Salah à Saint-Pétersbourg promet donc d'être décisif.